Le sexe est un phénomène de société, de façon assez logique puisque c’est une des activités pratiquées par le plus de personnes, d’autre part c’est un plaisir important, dont l’accès est obnubilant, fondamental (de façon si avancé que le sexe est une des représentations essentielles de la psychanalyse).Mais la question du sexe, telle qu’elle est traitée en France (comme dans beaucoup d’autres pays), a une composante fortement malsaine. La moindre référence au sexe, la moindre image qui laisse envisager (même de très loin) un plaisir de ce type provoque des remouds insensés, à tel point que certains en sont malades, et la représentation de l’acte sexuel (y compris sous une forme tout à fait anodine) a un attrait tel chez certaines personnes que la terminologie toxicologique s’applique à leur cas en toute pertinence.
Ceux-ci ne sont pas des cas isolés, car s’il existe des malades profonds (il y a des exemples de personnes sur-endettées par l’achat d’abonnements à des sites érotiques, de vidéos à caractères pornographique ou les visites de maisons closes), la personne lambda est assaillie dès sa plus tendre enfance par les messages à caractères érotiques (publicités, clips, internet, presse, etc…) voir pornographiques et ses rapports avec les personnes sont compris en permanence dans un référentiel sexuel : le moindre sourire, geste ou attouchement est potentiellement un message à finalité sexuel. Le résultat en est un confusion et un attrait tout à fait pathologiques, à ce point que sont interdites les représentations sexuelles dans les publicités pour l’alcool, que la présence d’un environnement érotisant favorise fortement le potentiel attracteur d’un produit, d’un lieu d’un évènement, quand bien-même le résultat évident d’un contact avec ceux-ci ne peut-être la pratique sexuelle mais uniquement une frustration plus ou moins sévère. Par exemple cette vidéo, toute à fait vide, creuse et sans intérêt esthétique (du moins à mon gout), gratifiée du titre de “vidéo du jour” sur Men’s Up et reprise un peu partout avec des messages de sauvages en rut,
Certains, à l’instar de la majorité des représentants des trois grandes religions monothéistes, proposent l’affirmation d’un monde vide de messages à caractères érotiques, quel que soit l’environnement et l’occasion. Eriger un tabou totalitaire est rarement une bonne chose. Dans le cas qui nous intéresse, il me semble que c’est la parfaite erreur à accomplir (et partiellement accomplie d’ailleurs). En effet, le caractère pathologique du rapport de l’individu au sexe est à mon avis encré dans le caractère fantasmatique de l’acte sexuel, dans ce que son image cathodique est une déformation de la réalité : comment ne pas être dans l’erreur quand la seule représentation à laquelle nous avons accès est faussée ? Ainsi je ne prétends pas que l’esthétisme de l’érotisme (et même du pornographisme) est une mauvaise chose en soit, qu’elle n’est pas appréciable, mais simplement qu’une image idéalisée (quel qu’en soit le fond) ne doit pas être la seule référence, sous peine de bientôt être une norme, mais inaccessible puisque idéal, ainsi source de frustration difficilement admissible, qui, en plus de la difficulté qu’elle représente en soi, engendre souvent des comportements déviants (je ne parle pas forcément d’agissements violents), parfois gênants quand ils engendrent des difficultés d’ordre physique, psychique ou matériel.
Ainsi, l’éducation et l’information sexuelle permettrait à mon avis une plus profonde réflexion sur l’acte et un recul salutaire sur les questions de l’érotisme, du porno et du sexe en général.