Les dommages au foie d'une privation de protéines : les chercheurs ont pu estimer le volume du foie et le nombre total et les tailles de ses cellules en 3D et constatent que, privé de protéines, le volume du foie est réduit de 65%. Le volume d'hépatocytes est réduit de 46% avec, néanmoins une augmentation de 90% du nombre total d'hépatocytes binucléés (cellules hépatiques à deux noyaux), ce qui entraîne une diminution de la fonctionnalité du foie. Les niveaux d'albumine, un biomarqueur important de la fonctionnalité nutritionnelle de l'organe, sont également réduits de 20%. Des dommages qui vont nuire à la capacité du foie à fonctionner correctement et avoir effet néfaste sur les systèmes nerveux et musculo-squelettiques. Cependant, la prolifération des hépatocytes binucléés apparaît comme un signe que le foie tente de corriger les dommages causés par le manque de protéines.
Le foie se remet " vite " de la privation de protéines : en effet, lorsqu'ensuite les chercheurs réintroduisent un régime protéique normal dans le groupe de souris malnutri, le nombre total d'hépatocytes non nucléés augmente de 85% et le volume du foie de 50%. Des données qui démontrent la plasticité du foie ou sa capacité à se régénérer et à inverser les dommages causés par un régime faible en protéines. Les chercheurs pensent qu'avec le temps, le foie pourrait totalement récupérer.
Cette inversion ne permet pas ceci-dit, de sous-estimer l'importance des protéines dans notre alimentation. Car en période de " dénutrition " , les chercheurs observent -chez l'animal- une atrophie préoccupante du foie et de ses cellules, qui pourrait affecter le métabolisme du corps entier. Un dommage certes non permanent mais qui nécessite une renutrition rapide, avec des niveaux adéquats de protéines.