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Lundi matin 6h59, arrêt Dumas. Le bus est arrivé à l’avance et attend patiemment ses passagers matinaux. Ils sont nombreux, dans cette ville de taille moyenne, à prendre chaque jour le même transport en commun au même horaire. Certains on apprit à s’apprécier, à se parler, à rigoler. Quand d’autres, souvent les plus jeunes, préfèrent terminer leur nuit écouteurs aux oreilles.
"Généralement Xavier attend toujours 2 à 3 minutes supplémentaires quand il voit que l’un de nous manque à l’appel", confie Ghislaine, entre deux discussions avec "son" chauffeur. C’est vrai que ce bus de la ligne 1, la plus fréquentée de la ville, ressemble à une petite famille de travailleurs du matin. Qui tente tant bien que mal de s’apprécier. "Se voir tous les jours, forcément ça crée du lien. Et puis si l’on doit parler à quelqu’un que l’on aime moins, c’est juste une question de quelques minutes", admet Gérard, sourire aux lèvres. 7h09, le bus arrive à la station Voltaire.
Steven, étudiant en droit, laisse sa place à une personne âgée. Les transports en commun sont-ils dès lors créateur de lien social entre diverses générations contraintes de se côtoyer? Dans le cas de Châteauroux, c’est ce qui semble - de temps à autre - se passer.
Depuis maintenant 15 ans, la gratuité de ces bus permet à tous d’être libre de se déplacer gratuitement.
13h23 arrêt Les Cèdres: "Je me souviens, avant 2001 je devais me rendre au travail à vélo ou bien à pied, faute de moyens pour payer un abonnement mensuel". Travailleuse précaire, Nathalie peut désormais se rendre chaque après-midi à son travail de l’usine Pyrex depuis sa tour d’immeuble.
Pour ce faire, la quadragénaire partage son trajet avec les enfants des collèges Les Capucins et Léon XIII, vus comme les deux établissements "de centre ville". Une forme de mixité sociale qu’on ne pensait pas trouver dans un tel endroit, avec des passagers de classes sociales différentes, venant de tout horizon. "Horizon", c’est d’ailleurs le nom de la compagnie de bus castelroussine.