Autres articles
-
Les risques politiques ont orienté les flux obligataires
-
Des marchés financiers trop optimistes ?
-
La prime politique peut-elle être source d’opportunités ?
-
Des multiples en baisse
-
Fonds de trésorerie longue : une alternative aux fonds monétaires classiques
A contrario, les modèles quantitatifs sous-pondèrent significativement les obligations souveraines, tandis que le positionnement reste neutre sur les obligations corporate. La valeur ajoutée apportée par l’intégration de modèles quantitatifs concerne plusieurs aspects. Ils permettent d’une part l’analyse systématique et simultanée d’importants volumes de données historiques, dans divers univers d’investissement et sont d’autre part imperméables aux biais comportementaux. « L’objectif de ces modèles est d’analyser des faits, permettant d’exploiter des sources de surperformance systématiques notamment en termes de primes de risque, observables empiriquement et persistantes à long terme » précise Peter Kaste.
« Pour autant, ces modèles quantitatifs ne doivent pas se substituer à une approche traditionnelle d’analyse fondamentale, menée par l’équipe de gestion. Les deux approches sont complémentaires et doivent être combinées, les modèles ayant pour rôle d’aider la prise de décision des gérants de portefeuille. Cela implique une collaboration étroite entre notre équipe de recherche quantitative et l’équipe de gestion ». Swiss Life Asset Managers a développé trois types de stratégies actions, chacune s’appuyant sur des modèles quantitatifs qui lui sont consacré. La première stratégie est fondée non seulement sur une sélection des titres réalisée à partir de facteurs (« value », « momentum », qualité des titres...) mais aussi sur un ajustement dynamique du risque en portefeuille, grâce à deux schémas de pondération alternatifs (de pondération du risque et de « minimum volatility »).
La deuxième stratégie est celle de « minimum volatility » à proprement dit : l’objectif est de réduire la volatilité globale de l’allocation en fonction de contraintes de diversification et de liquidité. Ce type de stratégie quantitative à l’avantage de présenter structurellement un faible beta et de limiter les pertes dans les phases de marché baissiers, grâce à un niveau de rendement ajusté au risque optimal. Enfin, la stratégie des « actions couvertes » constitue une protection à la baisse via l’utilisation de produits dérivés. « Nous intégrons des éléments protecteurs au sein de nos stratégies actions. C’est particulièrement utile dans la situation actuelle où nous surpondérons la classe d’actifs actions, où les obligations souveraines sont de plus en plus risquées et où nous sommes confrontés au retour des risques politiques » ajoute Peter Kaste.
« En revanche, l’usage de modèles quantitatifs en ce qui concerne l’investissement dans les classes d’actifs obligataires reste encore assez peu développé dans l’industrie de la gestion d’actifs. Pour l’instant, l’approche quantitative nous est avant tout utile pour gérer activement la duration des portefeuilles obligataires et définir les pondérations entre obligations souveraines et obligations d’entreprises. Nous cherchons aussi à développer des modèles complémentaires à notre approche fondamentale, sur la sélection des obligations d’entreprises » complète Peter Kaste.