" Son coup de téléphone vient de tout balayer."
De fait, on voudrait tous l'avoir connu, côtoyé le Père Deau.
Professeur d'Anne Wiazemski et de son frère, au Collegio Francia de Caracas (Venezuela), l'ecclésiastique renoue avec son élève, quelques décennies plus tard, après avoir reconnu sa voix sur les ondes radiophoniques de France Inter. Il est rentré en France et vit à Bordeaux une retraite méritée.Les souvenirs d'une relation hors du commun, d'estime et de confiance, jaillissent dans la mémoire de l'écrivain, relation malencontreusement dissoute par l'effet d'une tierce malveillance.
"Nous n'évoquions jamais ce rendez-vous matinal, c'était tacite. Une sorte de rituel que nous avions établi sans jamais le décider et qui nous réjouissait autant l'un que l'autre. Le père Deau me traitait comme une égale, je trouvais cela naturel et de fait, lors de ces discussions, c'était comme si nous avions le même âge. Très animés, nous remontions et descendions l'allée jusqu' à ce que la cloche du collège annonce le début des Cours."
Honni soit qui mal en pense.
L'hommage que l'écrivain rend à son ancien professeur - elle le retrouve à Bordeaux, fief de la famille Mauriac , échange avec lui coups de fil et correspondance - restitue sa bienveillance, sa pureté rayonnante.
On aimerait l'avoir côtoyé
Un portrait bienfaisant
Apolline Elter
Un saint homme, Anne Wiazemski, récit, Ed. Gallimard, janvier 2017, 120 pp