Paris, Ile de France, France
Vendredi 24 mars 2017. 19h30.
Macha Gharibian: piano, chant, compositions
Matias Szandai: contrebasse
Fabrice Moreau: batterie
David Potaux-Razel: guitare électrique
Tosha Vukminovic: clarinette, saxophone ténor, kaval
Musique en vagues, la guitare se confondant avec le piano. Mélopée du chant qui se mêle à la clarinette. Musique de fusion multiculturelle. A la batterie, Fabrice Moreau est toujours multicolore. Finesse et précision au bout des baguettes. Ca évoque bien le voyage à travers la steppe. C'est une musique pour la prose du Transsibérien (Blaise Cendrars).
Tiens, un Blues! Pesante contrebasse, martèlement léger de la batterie, guitare bluesy. Macha Gharibian en chanteuse de Blues, ça ne prend pas sur moi. Au piano, par vagues, là je suis pris.
Curieuse manie de chanter en anglais. Sur un solo de piano lent. Une ballade. Contrebasse et batterie marquent le tempo. Petits gémissements de la guitare. Le sax ténor commence à ronronner. La roue de la vie, chère à Boèce, tourne.
Le kaval, flûte arménienne. Mystère de l'Orient en duo avec le piano. Le berger et la bergère dans les montagnes arméniennes. Batteur aux balais et contrebasse pulsent. Enfin, un mélange Orient & Occident comme je l'appréciais dans " ", le précédent album de Macha Gharibian. Ca swingue élégamment. " Le batteur est un barman de sons " ( Jean Cocteau). Expression qui convient parfaitement à Fabrice Moreau tant il manie le shaker avec aisance. Ca repart en groupe et ça kavale. Au tour de la contrebasse d'en pincer. Joli chant dans l'aigu du piano. Chacun son tour fait son apparition. Ici, la guitare plutôt planante. Vol d'aigle au dessus des montagnes. Le groupe repart et kavale jusqu'au final.
C'était " M Train ", " Le the world rebegin ", " I who have Nothing " et " Marmashen " ( monastère d'Arménie, près de Gyumri).
Une chanson en arménien écrite par Macha Gharibian dédié aux femmes. " Va, vis tes rêves, prends ton envol ". Tel est le message pour les non arménophones. Décidément, Macha Gharibian me touche bien plus en arménien qu'en anglais. Une ballade. Joli duo voix & guitare tout en retenue. Aux balais Fabrice masse ses tambours. Pas lent de la contrebasse. Quelques notes de piano pour accompagner cette ballade.
Un air plus entraînant toujours oriental jazz. Sax ténor. Solo de contrebasse délicatement poussé par le batteur aux baguettes, ponctué de quelques notes de piano. Le trio repart doucement avec une bonne vague. Sax et guitare viennent fouetter l'ensemble qui monte.
" Mont Kumara " hommage à une montagne du Japon. Comme Duke Ellington, Macha Gharibian ramène des impressions musicales de ses voyages. Solo de piano note à note, au ralenti. Contrebasse au ralenti elle aussi, tapotement doux des maillets. Ascension méditative de la montagne. La clarinette s'ajoute dans le grave. La guitare égrène les notes, en parallèle au piano.
Sax ténor. Histoire d'un petit garçon qui cherche la maison de sa grand-mère et qui, après un très long voyage, finit par la trouver en ruine. La guitare prolonge les sons. Batteur aux balais. Une sorte de Blues. Décidément, je préfère quand Macha Gharibian chante en arménien. Ici, c'est en anglais. Un Blues urbain, post apocalyptique. Beau solo de guitare torturé et planant. Ca plane pour eux. Je ne décolle pas contrairement à mes voisines.
" Saskatchewan ", un autre souvenir de voyage, au Canada, cette fois. Sax ténor. Duo percutant piano & batterie. Il y a tout de même un feeling oriental dans cette musique d'hommage à une contrée occidentale. C'est dansant. Passage logique à la clarinette. Ca sonne tout de suite klezmer, donc oriental. Retour au sax ténor, toujours dans la plainte agitée et dansante.
RAPPEL
" Une chanson que chantait mon père, qu'il chante encore parfois " (Macha Gharibian). Rappelons que Dan Gharibian, le père de Macha Gharibian, était le guitariste et chanteur du groupe français " " (1972-2015). Elle joue et chante en arménien. Je suis enchanté.