Crée en 1995, dans la commune de Borlänge (nord-ouest de Stockholm), Mando Diao est un groupe très populaire dans son pays et en Allemagne, mais assez peu reconnu en France. Hormis le tubesque single " Dance with Somebody ", sorti en 2009, le quintette suédois n'a pas connu la même exposition en France que The Hives ou Eskobar (oui, tu sais " Someone New ", " You Got Me ", etc.) . Bien moins rock que les premiers, bien plus rock que les seconds, Mando Diao vaut cependant le détour.
Mando Diao, 15 ans entre discrétion et ostentation
Difficile au premier abord de parler de Mando Diao. En effet, ce groupe est à la fois très connu par certains, et totalement méconnu par d'autres. Faute à des choix de carrière souvent incompréhensible. Après quatre premiers albums restreints à une publication nordique, Give Me Fire! devait donner un nouvel élan au groupe et s'exporter davantage. Le pari fut réussi, mais ne dura qu'un an, tout au plus. Après le succès de ce cinquième album, Mando Diao s'est perdu entre album best-of, album best-of acoustique, album rétrospective de leur carrière et enfin, album en suédois. Autant dire que le plan de carrière à l'internationale échoua. Mais quid de la Suède ?
Infruset, sixième album de Mando Diao, fut un vrai phénomène national en Suède en décrochant le quadruple Platine et en restant n°1 pendant 17 semaines. Quant au single " Infruset ", il est resté 167 semaines dans le Svenkstoppen (Charts suédois), dont 86 à la première place. Très joli et dans l'esprit indie-rock suédois, Infruset fut suivi d'un septième album, Ælita, aux sonorités très ... déroutantes. Mélange de synthpop et new-wave, le groupe abandonna son esprit rock pour une musique plus eurovisionnesque.
Mando Diao, c'est donc du rock en anglais très suédois à la base, qui voulut par la suite s'exporter à l'internationale, avant de faire un retour confidentiel en suédois et partir vers un pop à la dérive. Dès lors, difficile de suivre et comprendre un tel groupe. Tellement difficile, que du quintette initial de 1995, il ne reste plus que le chanteur/guitariste Björn Dixgård, et le bassiste Carl-Johan Fogelklou !
Good Times, un huitième album plus qu'attendu
En 2015, suite au départ du lead-guitariste historique, Gustaf Noren, le groupe a trouvé une nouvelle dynamique dans son processus créatif. Ainsi, " Tout le monde s'est mis à l'écrite, pour le nouvel album. Et c'était vraiment sympa. C'était la première fois. Tout le monde a joué un grand rôle dans chaque chanson. ", explique Björn Dixgård, chanteur du groupe.
L'enregistrement de l'album fut aussi différent, avec un dépaysement dans la campagne suédoise. Laissant derrière eux leurs téléphones et le confort du monde moderne, le groupe a voulu travailler dans un studio à l'ancienne, très prisé par les groupes pop-rock suédois des années 1970/1980 (Dag Vag, Joakim Thåström, Ebba Grön), mais totalement oublié par les groupes d'aujourd'hui. Je veux parler du studio Silence Records, dans le village perdu de Koppom. " Dans ce studio, il ne s'était rien passé depuis, genre, 1985. Nous avons essayé de dénicher quelque chose de plus moderne qu'un magnétoscope et un magnétophone, mais on a juste trouvé un vieux modem... qui fonctionnait à peine ! ", précise Carl-Johan Fogelklou.
Suite à ces escapades campagnardes, le groupe a su se retrouver musicalement. Plus rock, tout en anglais, plus tourné à l'international, Good Times signe le renouveau de Mando Diao. De là à dire que la France découvrira pleinement le groupe suédois en 2017 ? Peu probable ! Mais tu pourras toujours te vanter d'écouter l'un des rares groupes rock suédois des années 2000 à encore exister !
► Good Times, sorti le 12 mai 2017, chez BMG.