LIVE REPORT - On n'aurait pas vraiment pu rêver mieux. Après la claque de la Route du Rock, on a retrouvé la magistrale Fishbach et elle était accompagnée du non moins impressionnant Eddy de Pretto. La crème française actuelle.
Il était hors de question de manquer une miette de la première partie. Eddy de Pretto passait pour la première fois à Strasbourg, et il fallait être là pour le découvrir. Le jeune homme blond, bonnet vissé sur la tête est accompagné d'un mec tatoué au clavier et a intrigué dès le premier regard. Son look est à l'image de sa musique. On ne sait pas trop ce qu'il y a de vintage, on ne sait pas trop ce qui est actuel. Tout ce qu'on sait, c'est que ça prend.
Vibrato à la Jacques Brel, phrasé de Stromae, textes entre variété française et hip-hop, et attitude de boxer sur scène. Étrange, étrange ? Oui, peut-être. Mais au résultat terriblement séduisant, surtout. On aura eu 20 minutes seulement. Suffisant pour aimer mais frustrant tant " Beaulieue " ou " Rue de Moscou " nous harponnent. Comment fait ce type pour nous faire groover sur de la chanson française ? On n'a toujours pas compris. Mais on en veut définitivement plus !
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Place à Fishbach ensuite. Flora Fischbach de son vrai nom annonce d'entrée la couleur, quand elle ouvre par le titre " Tu vas vibrer ". La promesse n'est pas faite en l'air. Théâtrale, merveilleusement illuminée par quelques lumières chaudes dirigées sur son visage, pendant que le reste de la scène est plongée dans le bleu sombre, elle en impose.
Magnétique et hypnotique Fishbach
Le regard est déterminé. La voix, profonde, vibrante, coupante. De " Voie lactée " à " Y crois-tu ", le concert est magnétisant. La faute à la présence de Fishbach, d'abord. Elle donne d'elle, place gestes et regards au diapason des notes de sa guitare. Elle nous caresse de ses mots sur " Un beau langage ". Elle nous fait danser sur " Éternité ". Elle est la sombre, mystérieuse et joueuse maîtresse des lieux, et le public est rendu sous ses ordres.
Complices, les trois musiciens qui l'accompagnent guettent nos réactions et participent à la mise en place d'une scénographie ultra-efficace. Le jeu de scène sur " Boîte en papier ", où, clope allumée, Fishbach finit couchée à l'avant de scène, a le même effet envoûtant qu'à La Route du Rock. Les lumières sur " Feu " intensifient notre incendie intérieur. Mais la plus belle réussite est toujours " Mortel ". Impossible de ne pas suivre des yeux ce faisceau lumineux avec lequel Flora joue, l'évitant pour mieux finir comme transpercée par lui. Fascinant.
Le concert se termine par un rappel intensément demandé, avec " Un autre que moi ". Le public, largement conquis, complètement pris dans la toile, applaudira de longues minutes pour un deuxième retour qui ne viendra pas. Fishbach est une sorcière qui connaît ses sortilèges : ne point trop en donner, jamais.
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