Santo Sospir, roman de Maï-Do Hamisultane, Editions La Cheminante, septembre 2015, 140 pages, 7€.
Ce week-end, le Salon du livre de Paris accueillait le Maroc comme pays invité d’honneur. Maï-Do Hamisultane, qui a eu le prix Sofitel Tour Blanche pour son roman Santo Sospir, était présente sur le stand du Maroc.
Santo Sospir m’interpelle, car je suis une inconditionnelle de Jean Cocteau (j’ai même consacré mon mémoire de première année de master à la Sorbonne, aux relations qu’entretenait Jean Cocteau avec l’opium). Santo Sospir est une villa à Saint-Jean-Cap-Ferrat, où Francine Weisweiller a invité Jean Cocteau. Il devait y rester quelques jours, il y est resté des années et a repeint entièrement les murs blancs de cette maison.
L’héroïne de Santo Sospir attend un homme, comme Pénélope attend le retour d’Ulysse. En visitant la Villa Santo Sospir, à Saint-Jean-Cap-Ferrat, la narratrice comprend ce que veut dire Santo Sospir. Saint Soupir. Endroit où les femmes, regardant à l’horizon, attendent le retour de leur mari, en soupirant. Un peu comme le pont des Soupirs à Venise, qui entraînait les prisonniers vers les cachots.
Un roman hybride qui mêle des SMS échangés entre les amants, des passages de récits, des moments vécus lors de la visite de la Villa Santo Sospir. La forme a une importance véritable. On croise les messages une première fois, on les recroise. Les moments de vie s’enchaînent et s’entremêlent. Maï-Do Hamisultane crée un roman de l’absence, de l’amour, du désir, de la distance. Les références littéraires et artistiques entrent en résonance avec l’histoire de cette femme. On soupire avec elle en attendant…