Au risque de décevoir certaines et certains, l'allaitement maternel, s'il apporte de multiples bénéfices pour la santé de l'Enfant, physique et mentale, et pour le lien mère-enfant et la construction de la parentalité, ne semble pas " jouer " précisément sur " l'intelligence " ou les capacités cognitives de l'Enfant. En effet ces scientifiques irlandais constatent que les enfants, allaités par leur mère ou pas, ont tous le même Q.I. à l'âge de 3 et 5 ans. Des données présentées dans la revue Pediatrics qui n'obèrent pas les bénéfices bien documentés et multiples de l'allaitement maternel et qui rassureront les mères dans l'incapacité d'allaiter.
Alors que dans les pays occidentaux, les mères qui allaitent ont tendance à avoir des niveaux d'études et socio-professionnels plus élevés, sont moins susceptibles de fumer, ces données peuvent laisser présumer un environnement plus bénéfique au développement cognitif de l'enfant.
Les chercheurs de l'University College Dublin (Irlande) avec des collègues de l'Université de Montréal (UdeM - Canada) ont suivi environ 8 000 bébés en Irlande pendant 5 ans afin de mesurer l'impact de l'allaitement maternel sur les capacités cognitives de l'enfant, précisément évaluées par la résolution de problèmes et le vocabulaire ainsi que sur le risque de troubles du comportement. Pour cette analyse, les chercheurs ont utilisé une approche statistique complexe qui permet de faire correspondre ou d' " apparier " les enfants allaités et non-allaités exposés à des combinaisons similaires de facteurs de développement cognitif. L'approche en question a permis de réduire l'impact de ces facteurs de confusion possible dans l'analyse globale.
Les chercheurs sont partis des données de la cohorte " Growing Up in Ireland " qui a suivi ces bébés irlandais de la naissance à l'âge de 5 ans. La sélection des familles, 11.000 au total, s'est effectuée de manière aléatoire entre 2007 et 2008. N'ont été analysées que les données d'enfants nés à terme et dont les familles avaient fourni toutes les informations requises à l'âge de neuf mois. Finalement, 8.000 bébés ont été suivis jusqu'à l'âge de 5 ans. Les chercheurs ont testé leurs aptitudes, leur vocabulaire et leur capacité de résolution de problèmes aux âges de 3 et 5 ans. Ils ont également pris en compte les éventuels troubles du comportement. L'analyse montre, ( Visuel ci-contre
Sur l'allaitement maternel :-environ 60% des bébés ont été allaités au moins partiellement pendant un mois,
-un peu plus de 40% partiellement allaités pendant 1 à 6 mois,
-environ 5% pendant plus de 6 mois.
Des spécificités sont confirmées comme associées à l'allaitement maternel :
-l'implication du partenaire dans la vie du foyer,
-la classe sociale plus élevée,
-le non-accès aux soins médicaux gratuits,
-un niveau d'études maternel plus élevé,
-une mère qui travaille, plutôt jeune et non-fumeuse.
L'analyse ne constate aucune différence cognitive significative ou de comportement , entre les bébés allaités par leur mère jusqu'à 6 mois et les bébés non-allaités, aux âges de 3 ou 5 ans.
-Seul point notable, les bébés nourris au sein exclusivement ou partiellement pendant plus de 6 mois ont un risque légèrement réduit d'hyperactivité à l'âge de trois ans que ceux qui n'ont jamais été allaités.
Les chercheurs concluent donc qu'au regard des capacités cognitives et du comportement, aux âges de 3 ou 5 ans, l'allaitement maternel n'était associé qu'à un faible avantage en termes d'hyperactivité à l'âge de 3 ans. Mais, " c'est déjà pas mal " .
March 27 2017 Breastfeeding, Cognitive and Noncognitive Development in Early Childhood: A Population Study
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