Véritable labyrinthe au cœur du Paris souterrain, les Catacombes font peau neuve dès le 1er avril 2017 avec de nouvelles installations.
Après la découverte, à 20 mètres sous terre, du plus grand ossuaire au monde (11 000 metres carrés) , les visiteurs empruntent désormais une nouvelle sortie située au 21 bis avenue René Coty conçue par les architectes de l’agence Yoonseux.
Une nouvelle librairie-boutique confiée à Arteum permet à chacun d’eux de repartir avec un livre ou un souvenir inspiré de ce lieu hors du commun.
Cette année également, une nouvelle exposition dossier Histoire de Squelettes, présentée au mois de juin, révèle de nouveaux aspects de la société urbaine parisienne de l’ancien régime suite à la fouille menée dans l’ancien cimetière de l’Hôpital de la Trinité, à l’emplacement du boulevard Sébastopol.
J’ai eu la chance de visiter en « avant première » les Catacombes.
Le Parcours des Catacombes : Après un escalier qui mène à vingt mêtres sous terre, le parcours s’effectue dans une ancienne carrière probablement creusée au XVè siècle. Il débute par des galeries de confortation des carrières. La première étape est dite « l’atelier », c’est une ancienne carrière où voisinent des piliers « tournés » pris dans la masse, et des piliers « à bras » composés de pierres superposées, qui correspondent à deux techniques de consolidation du ciel de la galerie utilisées lors de l’exploitation du calcaire.
Dans la Galerie de Port-Mahon, se situe la grande curiosité du circuit, les sculptures d’un ouvrier carrier dénommé Décure, vétéran des armées de Louis XV, qui orna la pario des trois maquettes de la forteresse de Port-Mahon, ville prinicpale de l’île de Minorque aux Baléares où il aurait été un temps prisonniers des Anglais.
Plus loin, le « Bain de pieds des carriers » désigne la petite nappe d’eau, limpide et transparente, ménagées par les carriers et utilisée pour les maçonneries.
Sur l’ensemble du parcours, on peut déchiffrer sur les parois diverses inscriptions donnant le nom des rues en surface ou évoquant les travaux effectués dans ces galeries, telle la consolidation au XVIIIè siècle de l’Aqueduc d’Arcueil dit de Marie de Médicis construit de 1613 à 1623.
Si l’ossuaire des Catacombes est sans doute le plus grand ossuaire souterrain au monde, il ne constitue que 1/800è de la superficie des anciennes carrières sous paris.
L’entrée de L’ossuaire est un linteau qui porte en lettres noires l’alexandrin « Arrète, c’est ici l’empire de la mort », première d’une suite de sentences et de réflexions sur la fragilité de la vie huyumaine. La visite de l’ossuaire est longue de 800 mètres, c’est une promenade dans des galeries tortueuses encadrées par des murs d’ossements. Dans l’ossuaire, les murs sont appelés « Hagues d’ossements ».
Le parcours est rythmé par les piliers de la carrières, peints en noir et décorés d’obélisques blancs, qui séparent les murs d’ossements, d’autres ouvrages de confortation prennent l’apparence de monuments, on leur attribue des noms pompeux empruntés à l’Antiquité ou à la littérature : le « Pilier du Memento », le « sarcophage du Lacrymatoire » ou le « tombeau de Gilbert »
La fontaine de la Samaritaine est une source autrour de laquelle a été aménagée une petite place circulaire : la crypte du Sacellum. La crypte du Sacellum est un élargissement de la galerie en une chapelle autour d’un autel imité d’un tombeau antique. Le parcours est parsemée de dalles gravées d’inscriptions littéraires autour d’un thème commun, le macabre et le funéraire.
Les Catacombes basses commémorent les morts des combats de l’époque révolutionnaire, à la manufacture de Réveillon, le 18 mai 1789 (plaque) et le combat au Château des Tuilleries le 10 aout 1792 (plaque). La « crypte de la passion » ou « tonneau », est un pilier de soutènement masqué par un habillage de crânes et de tibias présentant la forme d’un tonneau.
Les photos sont sur la page FB de Framboisemood ici
L’histoire des catacombes : En 1785, le cimetière des Innocents, le plus central et le plus densément occupé des cimetières parisiens, est définitvement fermé pour des raisons sanitaires. Les ossements des charniers et des fosses communes sont alors évacués vers d’anciennes carrières désaffectées hors Paris, au lieu-dit la « Tombe-Issoire ». Le service des carrières, créé par arrêt du Conseil du Roi le 4 avril 1777 pour la protection et la consolidation du sous-sol parisien, est chargé de choisir et d’aménager le l ieu.
L’ossuaire municipal est ainsi créé, et par référence à l’Antiquité, prend le nom de catacombes (du grec Kàta : de haut en bas, vers le fond et Kumbé : carène, partie du navire qui plong dans l’eau). Les morts y sont doublement écartés, rejetés en dehors des limites de la ville et cachés sous terre. Dans la foulée, les ossements de tous les cimetières du centre de Paris ainsi que ceux découverts lors des travaux d’urbanisme jusqu’en 1960 y sont transférés.
C’est seulement sou sl’Empire qu’Héricart de Thury, inspecteur généraldes Carrières, prend conscience de l’intérêt du site. Il aménage les galeries ou s’amoncellent les ossements en une promenade paysagère souterraine ou les os longs et les crânes sont disposés de manière décorative. Ouvertes au public en Juillet 1809, les Catacombes s’inscrivent parmi les premières créations muséographiques parisiennes et suscitèrent une vague de curiosité qui draina un public nombreux et parfois prestigieux, tels l’Empereur d’Autriche qui les visita en 1814 ou encore Napoléon III qui y descendit en 1860 avec son fils le Prince Impérial.
Quelques chiffres :
Un ossuaire d’une superficie de 11 000 mêtres carrés ou reposent les restes de plusieurs millions de parisiens
Un parcours de 20 mêtres sous terre, soit une profondeur équivalente à un immeuble de 5 étages
800 mêtre de galeries de l’ossuaire
512 000 visiteurs en 2016 dont 48 % de visiteurs étrangers
Durée de la visite : 45 minutes
Températures : 14 degrés
Plus de 100 marches en descente et en remontée (les Catacombes ne sont pas accessibles aux personnes à mobilité réduite)
Catacombes de Paris – 1 avenue du Colonel Henri Rol-Tanguy Paris 14 – ouvert tous les jours de 10 h à 20:30 sauf le lundi et certains jours fériés – fermeture des caisses à 19:30 – 12 € (TR 10 €)