S’il y avait du malheur qui flottait dans l’air
et que les gorges noires criaient à l’étouffage
je viendrais perdre haleine au seuil de tes poumons
pour ne pas que le malheur fasse son chemin
contre ton côté du vent.
Quand je parle de toi
je fais des images
dans la féerie des poumons
je parle de tes poumons
comme si j’étais ton docteur ton poète
j’aime infiniment ton genre de poumons
ils sont tes rêves mis en musique
et la solution de ta solitude.
Quand tu parles tes paroles respirent d’elles-mêmes
on dirait qu’elles sont d’un autre pays
c’est rare
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Yves Boisvert (L’Avenir, Québec 1950 – Sherbrooke, Québec 2012) – Poèmes de l’avenir (Éditions Écrits des Forges, 1994)