Artiste bohème, criblé de dettes, Vidal Balaguer doit non seulement tout faire pour éviter de croiser son créancier, mais se retrouve également soupçonné de la disparition de sa compagne et muse Mar Noguera Monzo. Le fait que le corps d’une vieille dame dont il avait signé le portrait mortuaire se soit également volatilisé ne plaide évidemment pas en sa faveur…
Le scénario imaginé par Zidrou, mêlant histoire d’amour, biographie imaginaire et polar fantastique, permet très intelligemment de donner vie à l’œuvre de Vidal Balaguer et de rendre le travail de l’artiste encore plus ensorcelant et vivant. Si l’auteur insuffle beaucoup de poésie dans son récit, il faut également une nouvelle fois saluer les dialogues savoureux et la narration exemplaire effectuée à travers un vieux peintre qui se souvient de cet ami tellement talentueux, mais disparu dans d’étranges conditions…
« Mar portait bien son nom. Comme la mer, elle allait et venait…Mais entre elle et moi, c’était différent. J’étais sa plage, en quelque sorte….et la plage ne demande pas à la mer où elle a passé la nuit! »
Si je suis un inconditionnel de Zidrou, il faut surtout saluer le travail d’Oriol dans cette œuvre qui rend hommage à la peinture. Si le scénariste a l’art de s’entourer de dessinateurs talentueux, il se fait en effet voler la vedette par le dessinateur espagnol, qui livre une prestation remarquable. De cette couverture dont la texture rappelle celle d’une toile à cette mise en couleur directe tout bonnement sublime, l’album nous plonge au cœur de l’art et de cette ambiance barcelonaise envoûtante de la fin du XIXème siècle. Du grand art Monsieur Oriol !
Un coup de cœur qui mérite une belle place dans mon Top BD de l’année !
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