[Critique] REVENGER

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Partager la publication "[Critique] REVENGER"

Titre original : The Assignment

Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Walter Hill
Distribution : Michelle Rodriguez, Sigourney Weaver, Tony Shalhoub, Anthony LaPlaglia, Caitlin Gerard, Paul McGillion…
Genre : Action/Thriller/Adaptation
Date de sortie : 23 mars 2017 (e-cinéma)

Le Pitch :
Une chirurgienne aussi douée que frappadingue décide de venger le meurtre de son frère en transformant à son insu le coupable, un tueur à gages, en femme. Un tueur plutôt contrarié de se retrouver avec un nouveau corps et une nouvelle tête, qui décide à son tour de se faire justice et de retrouver le docteur responsable…

La Critique de Revenger :

Rien ne va plus pour Walter Hill. Réalisateur culte notamment responsable de The Warriors, Double Détente, Sans Retour et de plusieurs autres films plus ou moins cultes comme 48 Heures et sa suite, Hill est aujourd’hui, à l’instar d’autres idoles du cinéma des 80’s, un peu tombé dans l’oubli. Auteur il y a quelques années de Du Plomb dans la Tête, un film d’action bien rétro, plutôt sympathique, avec Stallone, ce bon vieux Walter est de retour avec une nouvelle adaptation de bande-dessinée. Un ratage quasi-total, extrêmement gênant pour toutes les personnes impliquées…

La revanche d’une brune

Revenger se tire une balle dans le pied d’entrée de jeu. Il lui faut environ 5 minutes top chrono pour tomber dans un ridicule affligeant et environ 85 de plus pour régulièrement toucher le fond, sans parvenir à proposer quoi que ce soit de valable. Non parce qu’il faut le voir pour le croire. On peut éprouver toute la sympathie du monde pour Walter Hill, adorer plusieurs de ses œuvres et vouer un culte aux acteurs impliqués ici, mais voir Michelle Rodriguez tenter de nous faire croire qu’elle joue un type, affublée d’une barbe de magasin de farces et attrapes, c’est juste pas possible les gars. On se croirait revenu au bon vieux temps de Surprise sur prise. Censée jouer un homme, Michelle Rodriguez s’est laissée grimer par un espèce de sagouin qui n’a non seulement pas réussi du tout à faire illusion, mais qui en plus, semble fier de son boulot vu qu’il a laissé Hill filmer la tronche couverte de trucs qui ressemblent à des poils pubiens de Michelle Rodriguez sous toutes les coutures. Sans parler de cette scène où Michelle se dépoile pour aller se doucher, histoire de bien nous montrer que c’est un homme. Le plan sur le pénis est là pour ça : vous avez bien compris hein ? Oui on reconnaît tous l’actrice, son maquillage est raté dans les grandes largeurs, mais vu qu’elle n’a pas de seins et qu’elle a une grosse teub, c’est un mec. Pareil quand le gars devient une nana. Michelle Rodriguez, manifestement persuadée que ça en valait la peine, apparaît nue à l’écran, car il faut bien que le spectateur -comprendre celui qui n’a pas encore lâché l’affaire- comprenne bien de quoi il s’agit. On parle d’un type qui subit contre son grès un changement sexe, spectaculaire, et qui désire ensuite se venger.

Anesthésie générale

Franchement difficile de ne pas tout éteindre pour passer à autre chose après tout ça. Quitte à raconter cette histoire, écrite n’importe comment d’ailleurs, il aurait été plus judicieux de faire jouer deux acteurs différents. Mais bon… Passons et essayons d’apprécier la revanche de Michelle Rodriguez, tandis que celle-ci tente de se faire à son nouveau corps. Reposant sur un scénario complètement naze, Revenger ne mise même pas vraiment sur l’action qui se résume à quelques exécutions sommaires, dans l’obscurité. Le tout assorti d’effets plus ringards tu meurs, dont la plupart servent à nous rappeler qu’à la base, le truc est inspiré d’une bande-dessinée. En cela, le dernier plan est tellement pourri, qu’on se pincerait presque pour être sûr qu’on ne rêve pas. Et que dire de la voix off… Walter Hill a peut-être voulu renouer avec l’ambiance des vieux films noirs mais c’est pas bon du tout. Mais alors pas du tout… Le pauvre Hill n’arrive même pas à faire preuve de fulgurances. Bon, OK, ses derniers films étaient loin d’être vraiment géniaux, mais tous comportaient au moins quelques séquences, brutales ou connectées avec le glorieux passé du réalisateur. Des scènes divertissantes et un tant soit peu enthousiasmantes quoi ! Dans Revenger, il n’y a rien de tout ça. En plus, c’est mal rythmé et chiant comme la pluie.

Grosse galère

Pourquoi Michelle Rodriguez est-elle allée se compromettre dans cette galère ? Elle se ridiculise en permanence. Certes, elle fait ce qu’elle peut mais rien ici ne lui permet de sauver les meubles. Le bateau sombre et elle semble condamnée à lustrer les cuivres jusqu’à la fin. Heureusement, Sigourney Weaver veille au grain. Pourquoi ? Le mystère reste entier ? A-t-elle signé par sympathie pour Walter Hill qui a produit et co-écrit le premier Alien dans lequel elle jouait ? Monolithique, elle fait le minimum syndical et finit elle aussi par sombrer dans un ridicule gênant pour tout le monde. Sa dernière scène bat d’ailleurs des records. On peut choisie d’en rire, mais plus les minutes avancent et plus c’est dur…

En Bref…
Revenger est un ratage monumental. Pathétique du début à la fin, reposant sur une histoire aussi simple que débile, réalisé par un Walter Hill absent, monté et éclairé n’importe comment, ce pseudo policier d’action fait bien pitié. Le voir relève de l’épreuve, mais l’oublier est heureusement très simple. C’est quoi le titre déjà ?

@ Gilles Rolland