François Hollande a mis en place l'opération sentinelle suite aux attentats contre Charlie Hebdo. Deux ans après, on y est toujours, comme on est toujours en état d'urgence, comme il y a toujours 21 personnes assignées à résidence sans que la justice n'ait eu à leur reprocher quoi que ce soit. Tout comme Vigipirate, toujours actif, 20 ans après sa mis en place.
L'opération sentinelle, c'est plus de 10 000 militaires répartis sur le territoire, pour surveiller des points chauds (écoles, musées...). Ces sentinelles n'ont jamais empêché le moindre attentat. Les seules agressions qu'elles ont neutralisées, ce sont des attaques contre elle-mêmes. Faire de la présence en ville abaisse leur taux d'entraînement et épuise ces militaires délocalisés. Qu'on aime l'armée ou pas, on préfère les savoir en pleine forme le jour où on a besoin d'eux.
Car les militaires ne sont pas dédiés à des missions de surveillance en ville. Et leur mission consiste finalement surtout à devenir des cibles, car ces militaires n'ont pas le moyen de connaître la source du danger tant que ce danger ne se manifeste pas (en les attaquant par exemple). Les sentinelles sont des cibles vertes faciles à identifier, que l'on pose en ville avec des armes puissantes, censées rassurer les populations pour un budget de 1 million d'euros par jour (donc 700 millions d'euros pour le moment). Et au lieu de nous rassurer, je parie que ces militaires maintiennent finalement l'inquiétude des populations sur un événement imprévisible par définition.
Si un terroriste veut une arme, il sait maintenant où la voler.
Les éléments de ce billet ne sont pas les idées farfelues d'un gauchiste qui déteste l'uniforme, je les ai repris de Michel GOYA, « ancien Colonel des Troupes de Marine » et dont les fonctions aujourd'hui se situent au niveau du conseil et de l'analyse des conflits. Vous pouvez retrouver ces éléments sur son blog.
Vouloir de la sécurité n'implique plus d'user l'armée française dans cette mission de communication au long cours. Mettre l'armée en ville est juste bon à créer un climat de « guerre civile », ce qui est délétère.