Le livre :
Blouse de Senanque Antoine aux éditions Grasset, 337 pages, 19 € 30.Publié le 3 février 2004
Pourquoi cette lecture :
L'envie de faire baisser ma PAL plus que vertigineuse.
Le pitch :
" je ne sais pas. Ma devise... Les malades exigent le monopole du doute. Mon Je ne sais pas ne pouvait pas être accepté. J'ai dû le garder en moi durant d'interminables consultations qu'il aurait su abréger. J'ai dû faire croire que je connaissais les réponses à toutes les questions. J'ai dû apprendre la langue qu'on utilise dans ces cas-là, le vocabulaire médical qui vous sauve de tous les pièges. " Qu'est-ce qu'un médecin qui, après vingt ans de pratique, avoue son ignorance ? Un irresponsable? Un usurpateur? Ou simplement un homme sans illusions qui enlève sa blouse et n'a plus pour credo que la phrase de Céline : " la médecine, cette merde " ? Ce récit à la première personne est une confession autant qu'une plongée dans la vérité humaine de la médecine. Des urgences débordées aux morgues trop pleines, des diagnostics hasardeux aux erreurs fatales, le neurologue Antoine Sénanque n'épargne rien ni personne. Il ne s'épargne pas lui-même. Il y a dans cette introspection choquante tout le malaise de la médecine actuelle.
Ce que j'en pense :
Les médecins peuvent vous soulager, vous sauver la vie même. Ceci dit, je suis un peu en froid avec eux, mais j'ai toutefois souhaité lire ce livre. Je ne suis jamais à une contradiction près.Et très franchement, celui-ci (de médecin) n'attire pas ma sympathie, même si au départ j'ai voulu être plus compréhensive. J'ai essayé de le cerner, de ne surtout pas le juger, de voir où sa réflexion aller le / nous mener... Et puis, il m'a agacé et il m'est presque devenu antipathique. J'avais envie de le secouer, de lui mettre des gifles. Il m'insupportait
C'est cynique, sinistre au niveau du constat. Certes tout n'est certainement pas faux et je pense que c'est même très (trop) juste, mais on n'a pas envie de trop le savoir. Cette réalité fait mal. Une lucidité qui fait souffrir le personnage, le lecteur et aussi tous les autres.Après, il en faut du courage pour oser écrire et publier un tel ouvrage. Tant pis si je n'ai pas apprécié ce neurologue, il ne s'estime pas beaucoup non plus, il faut reconnaître que ce livre marque les esprits. Qu'il laisse un goût amer est toujours préférable à un rien qui ne laisse que du vide. Au moins, on cogite et regardons le monde avec de nouvelles clefs pour l'appréhender. Que cela ne nous réjouisse pas n'est pas important au fond, c'est la vie qui n'est pas rose...
Et s'il fallait mettre une note : 12 / 20