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"Vaincre la pauvreté n’est pas un acte de charité. C’est un acte de justice", disait si justement Nelson Mandela.
Florian, Pierre, et Florence, trois étudiants de Grenoble, font partis des cinquante jeunes, âgés entre 16 et 36 ans, choisis par One pour mener des campagnes de sensibilisation en 2017. Parmi leurs missions, interpeller les candidats à la présidentielle. L’objectif? Les inciter à faire de la lutte contre l’extrême pauvreté en Afrique, une priorité. Les jeunes ambassadeurs invitent les citoyens à interpeller les candidats par le biais des réseaux sociaux. Le message? Une vidéo de Romy, une petite fille de huit ans qui lance le défi "Cap ou pas cap" de lutter contre la pauvreté.
Apolitique, l’ONG entend dépasser tout clivages politiques: "C’est l’affaire de tous. Peu importe la couleur politique, tous les candidats sont concernés", explique Pierre Jothy, un ambassadeur de 20 ans et étudiant à Sciences Po Grenoble. "Ce que j’aime particulièrement chez One? On ne demande pas d’argent aux citoyens, mais on demande leurs voix", assure-t-il.
Et dans cette lutte, la jeunesse est un atout pour l’ONG. "Il est nécessaire de sensibiliser la génération qui dirigera le monde de demain. De plus, nous connaissons les outils internet qui permettent de contacter les hommes politiques. Facebook, Twitter, YouTube etc. sont de réels avantages", explique Florian De Campos, 19 ans, originaire de Grenoble et jeune ambassadeur One.
"À ce stade, nous en sommes à la phase de mobilisation citoyenne. Nous rencontrerons ensuite les hommes politiques, qui auront répondu à nos appels", explique Florian. Première réponse positive: "Charlotte Marchandise se dit prête à nous rencontrer", poursuit-t-il.
Loin d’être utopique, la mobilisation citoyenne de One a porté ses fruits en 2016. Pour Florence Ramel, étudiante à Grenoble École de Management et jeune ambassadrice One depuis deux ans, "il est aussi nécessaire de montrer que la mobilisation citoyenne a des impacts réelles".
En 2015, sous le quinquennat Hollande, la baisse du budget français de l’aide publique au développement (APD) avait suscité l’indignation de certaines ONG. Suite à une forte mobilisation, impulsée par One, l’APD a finalement été ré-augmentée de 365 millions d’euros en 2017, soit 11% de plus qu’en 2016.
Un succès pour l'ONG. Bien que cette augmentation aurait dû être atteinte il y a 45 ans. Date à laquelle les pays des Nations unis s’étaient engagés à consacrer 0,7% de leur revenu national brut (RNB) à l’APD. Toujours au point mort aujourd'hui, cette promesse avait pourtant été renouvelée au G8 en 2005.
En 2016, les jeunes ambassadeurs ont décroché une trentaine de rendez-vous politiques, qui se sont finalement soldés par des victoires. Entre autres, Bill Gates, engagé depuis des années contre la pauvreté, Jean-Marc Ayrault, Pascal Cherki (PS), Jean-François Mancel (UMP), ou encore Michel Destot (député PS de l’Isère et ancien maire de Grenoble). "On a proposé des amendements aux parlementaires, beaucoup d’entre eux ont été acceptés", témoigne Florence.
Lettres ouvertes, mails, tweets, et rencontres directes... Tous les moyens sont bons pour interpeller les élus et hommes politiques susceptibles d’avoir un poids politique dans l’engagement français en Afrique.
En Afrique subsaharienne, 7 personnes sur 10 n’ont pas accès à l’électricité; 800 enfants meurent chaque jour du paludisme, peut-on lire sur le site de l'ONG.
"Je me suis rendue compte de la chance que nous avons de vivre en France. En attendant, de l’autre côté de la mer, un continent entier est laissé pour compte. On utilise ses ressources et après on s’en fout! Cette urgence morale m’a poussé à m’engager", confie Florian.
Mais pourquoi les thématiques du développement en Afrique sont-elles si peu abordées par les candidats? La population civile a-t-elle davantage conscience de ce désastre humanitaire? Pour Pierre, "le problème, c’est que les politiques sont principalement centrées sur la France alors qu'elle a pourtant de larges responsabilités à l’international".
"Le thème du chômage est omniprésent dans les programmes. À l'inverse, le développement passe souvent au second plan", estime Florence. Selon elle, le manque d’intérêt pour le développement en Afrique ne dépend pas toujours du libre arbitre de la classe politique: "Il y a aussi les lobbys, bancaires notamment, qui poussent les candidats dans l’autre sens du développement. Des organisations sont de l’autre côté du spectre. Même les hommes politiques ne sont pas tout à fait libres, c’est pourquoi la pression citoyenne est importante", ajoute l’ambassadrice de l’ONG.