Rodolphe Burger est un homme de goût. Sa longue carrière (Kat Onoma) et ses nombreuses collaborations (Bashung, Higelin) parlent pour lui. Il fait partie de ces artistes que l’on peut considérer comme poète, bien qu’il ne soit pas des plus connus. Il ne sera jamais un "chanteur à voix", mais plutôt un "chanteur à parole". Il aime utiliser le parlé-chanté sur certains titres, ce qui lui correspond plutôt bien. Sa musique est souvent sensuelle, suave, à la fois grave, intense et à la fois légère et douce. Les ambiances proposées invitent l’auditeur à la rêverie et à l’évasion. Il arrive néanmoins à casser certains codes en proposant des trucs plus énergiques (Fx of Love) avec des textes intrigants (Painkiller). Il utilise l’anglais, le français et même l’allemand sur un titre. Notre coup de cœur ira sur le deuxième titre "Happy Hour", un titre mi-français mi-anglais très « Gainsbourg » dans l’âme qui possède une mélodie un peu plus accrocheuse que la moyenne.
Son univers particulier n’est pas si facile d’accès. On sent la maturité qu’il y a derrière toutes ces chansons, mais on ne rentre pas si facilement dedans. Rodolphe Burger est un faiseur d’ambiance, il crée véritablement quelque chose qui ne laissera pas l’auditeur insensible. Faut-il être initié pour apprécier ? Peut-être, il n’empêche que si vous êtes aussi un homme ou une femme de goût, vous apprécierez ce disque et tout le travail qui va avec, à sa juste valeur.