le poème commence
par le silence entre deux haies
nous avons été dis-tu
une lente forêt en marche
une lente forêt de signes
nous avons été
aux abois
on nous a dépouillés
nous avons survécu
nous sommes écritures
nous sommes
idéogrammes de l’hiver
un à un murmurent
nos grands corps étêtés
nul ne sait si nous ébauchons
des battements d’ailes
ou si nous implorons
arbres nous sommes
nous étions oiseaux
au fond de ma gorge
s’épuise une mésange
au fond de ma gorge
la cendre est sans mémoire
la salive sans témoin
le goût des mots
nous tient debout
***
Michaël Glück (né en 1946 à Paris) – Poser la voix dans les mains (Éditions des Vanneaux, 2015) – « Waldrand » sculpture de Lysiane Schlechter