Magazine

Coup de gueule : le Gouvernement programme-t-il la fin des happy hour ?

Publié le 23 mai 2008 par Stb

En annonçant, sous couvert de lutte contre l’alcoolisation de la jeunesse, qu’il envisage d’interdire les happy hour, le Gouvernement prouve au moins qu’il a le sens de la priorité et de la popularité…

Les retraites, la dette publique, la situation de certains quartiers, la crise économique, la paupérisation et même l’Irak, l’Iran, le Tibet, Ingrid Bétancourt et le dernier album de Carla Bruni sont ainsi jetés aux oubliettes.

Seul compte la santé de notre jeunesse qui passe donc par la fin des happy hour, devenues pour l’occasion l’incarnation du mal absolu, ce bien avant les drogues douces ou dures qui prolifèrent pourtant jusque dans les cours de récréation.

Après la culpabilisation des débitants de tabacs, vient donc celle des patrons de bars et de discothèques, avant sans doute demain celle des viticulteurs tentateurs et des restaurateurs complices de notre surpoids et de son surcoût pour la sécurité sociale.

Tous complices, tous coupables ! Ne devait-on pas pourtant en finir avec la repentance et la culpabilisation ?

Résistance !

La solution est donc simple, finis les happy hour, ces moments festifs d’après bureau où le cadre dynamique s’offre deux verres pour le prix d’un avant souvent de rentrer continuer sa journée de travail sur son PC.

L’objectif se voudrait pourtant juste puisqu’il s’agit de lutter contre l’alcoolisation de la jeunesse. Néanmoins quiconque fréquente les happy hour des bars strasbourgeois sait qu’il faut à cette heure là compter les jeunes sur les doigts de la main.

Nos politiques qui ont pourtant été jeunes ont-il ainsi eu besoin d’happy hour pour goûter aux joies parfois non modérées de l’alcool ? Bien sûr que non ! Il en va de même pour un jeune qui préférera s’acheter une bouteille d’alcool et un soda à mélanger entre amis dans un square ou dans une chambre d’étudiant qu’un ou plusieurs cocktails dont le prix varie entre 6 et 12 € dans un bar branché.

Les nouveaux apôtres de la prohibition tapent donc à côté mais peut-être les happy-hour ne sont-elles que la partie émergée d’une stratégie qui poussera demain à arracher le vignoble, à couper les treilles de houblons, à interdire la distillation et finalement à empêcher la subsistance d’un patrimoine alcoolier, viticole et brassicole multimillénaire.
Peut-être imaginent-ils, pour nous, un avenir radieux où les soft-drinks et sodas donneraient de l’inspiration aux poètes, aux les boissons énergisantes remplaceraient la cervoise magique d’Astérix et où tranquillisants et antidépresseurs garantiraient la concorde sociale !

Peut-être, car on n’en sait rien. Ce que l’on sait par contre, c’est que cette dérive puritaine ne correspond pas à l’esprit gaulois.

Ce que l’on sait aussi, c’est que de telles décisions portent autant atteinte à un pan de l’économie régionale et nationale, celui de l’hôtellerie restauration, qu’à des traditions que nous ont transmis nos aînés.

Contre celles et ceux qui menacent ainsi un art de vivre issus de nos régions, une résistance s’organise et si besoin était, pour lui donner du courage, je vous propose de trinquer à sa santé avec un verre de vin d’ici, un vin qui puise son arôme, son goût dans l’alchimique rencontre de l’homme et de son terroir.

Un vin qui incarne finalement un esprit de liberté qu’il convient de défendre totalement.

PS : L’abus d’alcool nuit à la santé et il convient de le consommer avec modération. En attendant, il reste une marge entre le néant et l’ivresse.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Stb 215 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte