Que rajouter à cet article paru dans les Dernières Nouvelles d’Alsace du 13 juin dernier. Rien ou presque… Sous le titre, « Strasbourg délaissée», Jean Claude Kiefer écrit ceci :
« Strasbourg capitale européenne ? Il y a de quoi en douter, à la lecture du programme des événements de la très prochaine présidence française de l'UE.
Le 1er juillet, la France prendra la présidence de l'UE. Même si les conseils des ministres et les conseils européens ont depuis 2001 toujours lieu à Bruxelles et à Luxembourg, ces présidences tournantes restent l'occasion de promouvoir les villes et régions accueillant les « réunions informelles ». Aucune n'est prévue à Strasbourg... Certes, siège du Parlement européen, Strasbourg sera au centre institutionnel de la présidence française puisque le chef de l'État Nicolas Sarkozy va s'adresser trois fois aux eurodéputés (le 10 juillet, le 21 octobre et le 17 décembre). Et des ministres français seront présents à chaque session parlementaire. Mais les grandes rencontres politiques en marge de la présidence ou sur des thèmes précis (justice, agriculture, relations avec la Russie...) auront lieu à Cannes, Versailles, La Rochelle, Avignon, Angers, Bordeaux, Annecy, Deauville, Nice, Marseille... et Paris, évidemment. Traditionnellement aussi, tout un programme culturel accompagne l'exercice de la présidence européenne. Et, visiblement, la France mise beaucoup sur cet aspect en organisant des expositions, des concerts et diverses manifestations un peu partout dans le pays et chez nos partenaires de l'UE. Pour Strasbourg, cet aspect culturel semble plutôt restreint. Ainsi, un festival comme Musica, depuis toujours européen, a été « labellisé » UE 2008, selon le logo de la présidence française, de même que les « Nuits européennes », le Festival Jazz d'or Strasbourg-Berlin en novembre ou encore une exposition Hans Arp au Musée d'Art moderne... Sans oublier le bal du 14 juillet, également qualifié d'« européen
».
Strasbourg délaissée, on peut s’interroger une fois de plus sur les choix gouvernementaux français. Pourquoi aucune grande rencontre politique n’est prévue à Strasbourg. Après la victoire du « non » en Irlande, on aurait pu espère une Europe plus proche des régions… Visiblement, non !
Est-ce la couleur politique de Strasbourg qui a joué ? Nous ne le croyons pas une seconde, Strasbourg paye seulement le fait qu’elle est pour beaucoup de Parisiens et technocrates, une ville de province et non une capitale. Comment ne pas comprendre que ce symbole donné aux adversaires de Strasbourg sera utilisé, déformé, amplifié…