Et Bonjour,
voici une nouvelle lecture. Elle fut courte (104 pages) mais efficace. Il s'agit du dernier roman pour adolescents d'Orianne Charpentier, dans la collection Scripto de Gallimard Jeunesse, sorti le 16 mars en librairie. Le livre se nomme Rage et raconte une nuit dans la vie d'une jeune fille qui a survécu à de nombreuses difficultés et dont la rage lui permet de tenir encore debout.
Rage... c'est le surnom que son amie lui a donné. C'est désormais ainsi qu'elle se nomme, pour oublier son prénom, ce nom d'avant, celui de son enfance, d'avant l'exil, la déchirure. Son pays d'origine, on ne le connaîtra pas. Il nous suffit de deviner que Rage a eu affaire à la violence des hommes, de la guerre. Et la voilà réfugiée en France, sans plus de repère, ni de famille. Telle une bête traquée, elle se méfie de tous. Mais un soir, sa route croise celle d'un chien - dangereux, blessé, visiblement maltraité. Désormais, sa propre survie passe par celle de l'animal...Ce récit, comme le témoignage poignant de la jeune fille, est inquiet, tendu et semble prêt à exploser à tout moment. Rage est prise de panique, elle n'a pas envie d'être là, dans cette vieille maison pour " faire la fête ". Et comment le pourrait-elle ? Après tout ce qu'elle a vécu, tout ce qu'elle a perdu, elle n'a rien à célébrer et ne veut pas se mêler aux autres. Comment faire confiance ? Seule son amie Artémis peut l'aider. Mais celle-ci veut profiter de ses amis, de son petit copain et Rage se retrouve seule. Elle s'éclipse rapidement dans le jardin, à l'abri des regards et vomit son angoisse. C'est à ce moment-là qu'elle entend une bête haletante. La chienne qu'on dirait enragée est finalement couverte de blessures et épuisée. Un déclic se fait en Rage et elle veut à tout prix protéger la chienne et lui donner toutes les chances de survivre. Rage va être aidée dans sa nouvelle mission par Artémis, mais aussi par Jean, l'hôte de la fête et le premier garçon à qui elle fait confiance depuis très longtemps. L'espoir s'immisce peu à peu en elle et elle ne le regrettera pas.
Et elle comprend : son nom à elle, sur ses lèvres à lui, c'est déjà un baiser.