Il est facile de remplacer le collaborateur qui se contente de rester sagement dans le périmètre de sa fiche de poste. Même des emplois intellectuels peuvent être menacés : les machines deviennent capables d’apprendre au fur et à mesure.
Nous nous bridons nous-même, nous nous cantonnons aux limites, bien souvent implicites, qui nous ont été fixées. Seth Godin a fait cet étonnant constat lors d’un cours de musique :
« La gamme de mouvements limitée.
J’ai vu l’auteur et chef d’orchestre Roger Nierenberg donner un cours en prenant pour exemple un orchestre symphonique. Il a d’abord demandé au groupe de jouer une pièce d’une façon aussi synchronisée que possible. Puis il l’a fait répéter, en demandant à chaque personne d’aller jusqu’à sa limite personnelle, en se plongeant dans la musique comme elle le voulait, sans se soucier du groupe.
Pour les oreilles profanes dans la salle, il était difficile de distinguer les deux versions.
Car les gens ont appris à s’en tenir à une gamme limitée. Comme nous ne voulons pas que les graves soient trop graves, nous limitons également les aiguës. Les musiciens de cet orchestre ne pouvaient même pas s’imaginer en train de se promener à l’extérieur de la boîte qui avait été fabriquée pour eux. La créativité ne consiste pas à porter une chemise rose dans un bureau où seuls le bleu et le blanc sont la norme. Ce n’est qu’une façade.
Nous le constatons dans les organisations de tout genre. Nous demandons à quelqu’un de faire une chose loufoque ou originale et il change le plus petit élément superficiel au lieu de trouver la racine d’une solution créative. Ce
n’est pas un hasard.
C’est ce qu’on lui a enseigné. L’ouverture consiste à changer le jeu, l’interaction ou même la question. »
En limitant notre gamme, nous renonçons à notre créativité, notre curiosité ou encore notre empathie qui pourtant nous rendent irremplaçables par une machine.
Retrouvons l’artiste qui est en nous ! Devenons indispensables et remarquables !