Magazine Cinéma

[Critique] LA BELLE ET LA BÊTE (2017)

Par Onrembobine @OnRembobinefr

[Critique] LA BELLE ET LA BÊTE (2017)

[Critique] LA BELLE ET LA BÊTE (2017)

Partager la publication "[Critique] LA BELLE ET LA BÊTE (2017)"

Titre original : The Beauty And The Beast

Note:

★
★
★
½
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Bill Condon
Distribution : Emma Watson, Dan Stevens, Luke Evans, Kevin Kline, Josh Gad, Ewan McGregor, Ian McKellen, Emma Thompson, Audra McDonald, Stanley Tucci, Gubu Mbatha-Raw…
Genre : Fantastique/Aventure/Romance/Musical/Adaptation
Date de sortie : 22 mars 2017

Le Pitch :
Fin du XVIIIème siècle, dans un petit village français : Belle, une jeune femme aussi jolie qu’intrépide, ne se sent plus à son aise dans une existence qu’elle juge trop étriquée pour ses ambitions. Non loin de là, dans un château oublié du monde, une créature n’ose plus attendre l’amour qui saura la délivrer de la malédiction qui a bouleversé sa vie bien des années plus tôt. C’est quand le père de Belle s’attire sans le vouloir les foudres de la Bête, que l’espoir fait son entrée dans le morne quotidien de cette dernière. Désireux de délivrer son père des griffes du monstre, Belle accepte de prendre sa place, et se confronte à la créature, dont elle ne va pas tarder à percer la carapace…

La Critique de La Belle et la Bête :

Disney continue de dépoussiérer son catalogue animé et se propose, après avoir offert une nouvelle jeunesse à Cendrillon ou encore au Livre de la Jungle (et avant Dumbo), de raviver les couleurs de La Belle et la Bête, l’un des plus flamboyants succès de sa branche animation. Un classique auquel la maison aux grandes oreilles a décidé de rester fidèle, quitte à justement décevoir celles et ceux qui attendaient de la nouveauté…

la-belle-et-la-bete-2017

Altered Beast

Le film de Bill Condon (qui revient à quelque chose de plus faste après le très bon et intimiste Mr. Holmes) joue clairement la sécurité. Disney n’a pas souhaité trop extrapoler et a collé de près au modèle qu’il a lui-même imposé en 1991. Pas la peine de chercher du côté de Cocteau donc, car cette nouvelle mouture reste profondément marquée par une imagerie typiquement Disney. Tout ici est mis en valeur par une magie immédiatement reconnaissable. Les décors, les chansons, absolument tout. Niveau prise de risque, on a donc vu mieux, mais force est de reconnaître que le long-métrage parvient à incarner une idée noble et rassurante d’un univers propice au rêve et au lâcher-prise.

Belle, on dirait un mot inventé pour elle (air connu)…

Le point de fort de cette nouvelle adaptation est clairement et définitivement la présence d’Emma Watson au casting. Dans le rôle, l’ex-Hermione de Harry Potter est tout bonnement parfaite. D’une beauté pure tout à fait raccord avec les intentions du récit, elle illumine la moindre de ses scènes et transmet sans forcément avoir à parler une somme folle d’émotions. Charismatique, intense, Emma Watson fait plus que simplement jouer Belle. Elle est Belle et c’est grâce à elle que le film est ce qu’il est, à savoir recommandable, malgré des détails assez gênants, sur lesquels nous reviendrons plus tard.

Pas si Bête

Dan Stevens incarne la Bête. Dan qui ? Pas super connu, l’acteur gagne assurément à l’être, lui qui est en ce moment dans la série sur les X-Men, Legion, et qu’on a plus ou moins découvert dans la très efficace série B The Guest (et dans Dowtown Abbey). La majorité du temps recouvert de capteurs qui permettent de donner vie au monstre, l’acteur est tout à fait convainquant. Y compris quand il apparaît au naturel. Il est le pivot d’un bestiaire de créatures fantastiques, elles aussi déjà présentes dans le dessin-animé. On retrouve Big Ben et Lumière, ainsi que tous les autres et c’est ce petit monde enchanteur en forme d’extension à une attraction Disneyland, qui s’ouvre à nous. Des personnages doublés par des stars comme Emma Thompson, Ian McKellen et Ewan McGregor, qui se font les garants d’un merveilleux prégnant et d’un humour plutôt sympathique et ô combien fédérateur, comme Disney sait si bien le faire. Pour autant, très présents et bien sûr entièrement réalisés en images de synthèse, ils finissent de transformer le film en festival de synthèse, quand ils prennent le pas sur le récit, comme lors de cette séquence où Belle se met à table pour assister à un grand spectacle. À tel point qu’il est presque légitime de se demander si on est devant un film live ou devant un dessin-animé. Rien de bien grave, mais ce sont ces scènes qui dessinent la limite des effets numériques, pourtant la plupart du temps réussis. Dans les décors notamment, spectaculaires dans une grande majorité.

Old School Musical

La Belle et la Bête ravive donc la magie Disney d’antan et c’est très bien. Il est facile de se laisser entraîner dans cette valse parfois un peu frénétique. Dommage alors que les chansons ne se démarquent pas. À vrai dire, on a carrément l’impression que c’est tout le temps le même air qui est décliné tout au long des titres qui défilent au cours de numéros musicaux qui ont trop souvent pour conséquence de casser la rythmique et de déliter l’émotion. Le thème est magnifique (normal quand on sait que c’est le mythique Alan Menken qui en est l’auteur) mais on l’entend trop souvent. Différemment, chanté par les uns et par les autres, tous dotés de très belles voix, mais trop souvent quand même. Contrairement à Cendrillon, qui avait mis le « musical » de côté, La Belle et la Bête assume pleinement son héritage et si le film saura contenter les amateurs, les autres, ceux qui ne goûtent que très peu aux élucubrations estampillées comédie musicale, auront de multiples occasions de décrocher au cours de ces très nombreuses parenthèses. Des moments qui offrent également à Luke Evans l’opportunité d’en faire des caisses, ce qu’il fait généralement tout le temps. C’est d’ailleurs le seul qui ne trouve pas la bonne tonalité. Dans l’excès, pourtant épaulé par un Josh Gad quant à lui très bien, l’acteur rate le coche et forcément, toutes ses scènes s’en ressentent. Heureusement que Kevin Kline est là pour tempérer… Lui aussi trouve la bonne fréquence, avec un naturel qui fait écho à sa prestance.

Le chaud et le froid

Le bon et le moins bon, le flamboyant et le plus terne… La Belle et la Bête 2017 manque d’audace pour pleinement convaincre et souffre de quelques défauts qui, mine de rien, l’empêchent de vraiment décoller. L’émotion est donc en dents de scie. Quand certaines séquences parviennent à libérer un vrai souffle évocateur, d’autres tombent un peu à plat. Quand la chair de poule fait son apparition, un détail plus ou moins gênant se charge de faire redescendre la tension. Rien de déshonorant car le film sait quoi qu’il en soit dispenser son lot de merveilles et rameuter les évocations d’un cinéma généreux et enchanteur. La love story reste aussi très bien traités et particulièrement émouvante. Mais les travers et autres fautes de goût, pour ce qui est des numéros chantés donc, entament suffisamment l’enthousiasme pour ne pas considérer cette nouvelle version comme la totale réussite qu’elle aurait pu être avec un petit peu plus de courage et d’impertinence.

En Bref…
Emma Watson irradie dans cette version live d’un classique dont l’ombre plane en permanence, faute d’audace. Un peu gâté par des chansons trop présentes, La Belle et La Bête n’en reste pas moins recommandable (à défaut d’être mémorable). Ne serait-ce que parce qu’il s’attache, faute d’originalité, à raviver la flamme d’un cinéma familial, boosté aux bons sentiments et porté par une magie face à laquelle il est difficile de rester indifférent. Et puis quoi qu’il en soit, c’est visuellement sublime.

@ Gilles Rolland

la-belle-et-la-bete-Emma-Watson-Dan-Stevens
  Crédits photos : The Walt Disney Company France


Retour à La Une de Logo Paperblog