Ce court roman est une tragédie grecque. De ces tragédies dont on ne peut, qu’impuissant, voir se dérouler sous nos yeux, le drame, cette longue chute sans espoir.
Clara, la quarantaine, sans enfant, épanouie dans son poste à responsabilité et dans son couple avec Antoine va vivre l’enfer dans un sordide tunnel un soir d’hiver.
4 sonneries, une réponse du commissariat avant 4 sonneries et plus rien n’existait. Une fraction de seconde de réflexion, d’instinct, de tentative de fuite. Un choix : ne rien dire. Si on ne dit rien à personne les choses qui arrivent existent-elles ? Peut-on obliger son cerveau à oublier ? Combattre ce qu’exprime notre corps ?
Clara a fait un choix : se taire, se taire qu’elle qu’en soit le prix.
Ce texte m’a happé, révolté, peiné. L’auteur en quelques phrases aborde la parentalité, la culpabilité, le doute de manière brutale.
Nous assistons impuissant au choix de Claire : ne rien dire, être incomprise, refuser le statut de victime. Nous sombrons avec elle. La chute, d’une violence inouïe, nous laisse face à nos doutes, nos questions. Nous portons avec elle ce secret destructeur et nous posons l’inévitable question : qu’aurais-je fait ?
♦ Je me suis tue de Mathieu Menegaux
Editeur : Points
ISBN : 978-2-75786-009-0
Parution : janvier 2017
Pages : 137
Prix : 6,20 €
Classé dans:LIVRES, Roman, Roman noir Tagged: agression, crime, jugement, maternité, silence