"Ca bouchonne à Saint Lazare", dit le conducteur de mon train, arrêté. De plus en plus la SNCF utilise un langage routier. Par exemple, sur mon quai de banlieue, une voix suave annonce que le "trafic est fluide". "Rien à vous signaler pour le moment" (légère surprise). Ou encore, "le train x a été supprimé, il est reparti en maintenance".
Avant, il y a 30 ans, aux grèves près, le traffic des trains était réglé comme du papier à musique. Ils partaient et arrivaient à l'heure pile. Maintenant, plus rien n'est sûr. Et le conducteur a visiblement beaucoup d'autonomie. Il doit faire preuve d'initiative dans l'adversité, qui est son lot quotidien. Et si c'était cela une "entreprise libérée" ?