notes sur 10 :
L'histoire : 7
Les personnages : 8
-féminins : 9
-masculins : 8
Le dénouement : 8
Columbo : 9,5
Une ville fatale : Architecture, l'argent, la musique, sont comme des bouées auxquelles nous nous rattrapions, si nous le voulons, mais le fil conducteur, ce sont les voitures, Columbo, bien-sûr, et les autres personnages, tous à égal intérêt même dans les brèves apparitions comme celle du cardiologue ou de la masseuse japonaise. On ne les oublie, pas, ils ont comme une épaisseur d'humain et en tant qu'acteurs vraiment quelque chose à jouer. À l'égard des personnages, on éprouve aucun préjugé on n'est pas manipulé vers un jugement facile, même les tueurs, on arrive à glisser sur la même pente qu'eux.
Je ne traiterais pas dans mon condensé, consommé d'émotions tous les points notés en préambule ni pour cet épisode ni pour un autre.
Un film est quelquefois inoubliable pour une scène qui resurgit même une fois qu'on a oublié tout le reste car les épisodes dans leur entier je les ai déjà vus dans les années 70 et puis il y a 15 ans on les a revus avec mon Chéri au début de notre relation sur TV Breiz.
Les personnages féminins sont singuliers, l'ex-femme Goldie et sa dernière jeune femme Jennifer du richissime Beau Williamson. Les deux femmes sont complémentaires !
L'ex-femme n'est pas du tout caricaturale, elle est sensuelle, vive, belle plante. Quand elle se plante devant Columbo, après son massage asiatique (japonais) pour mettre son peignoir -ah les peignoirs des femmes dans Columbo c'est comme les voitures de brillantes carrosseries sauf celle de Columbo, la fameuse Peugeot 203 sale et cabossée comme son imperméable-, elle demande à Columbo de se retourner, il obtempère timidement et là où son jeu est subtil et burlesque, il le fait comme s'il perdait le sens géographique d'orientation, de la situation et pas comme s'il en perdait la tête.
Le corps et les vêtements, l'incarnation de la classe sociale, dénotent des écrivains comme Annie Ernaux ou Edouard Louis Eddy Bellegueule et donc ici c'est finement ciselé mais à l'américaine, les voitures ne s'appelaient t-elles pas les belles américaines et les femmes avec toujours un peu d'extravagance, les pinups.
Dans les files d'attente, le comportement de Columbo, ses attitudes délicates avec chacun, mais contrariantes vis à vis de lui-même du temps perdu sont dignes d'un Charlie Chaplin.
-la pause déjeuner du guichetier
-le renvoi kafkaïen d'un guichet à un autre
-le respect de son placement dans la file d'attente sans user d'un passe droit
Quelle finesse d'anti-Héros.