Feud // Saison 1. Episode 2. The Other Woman.
Dans sa proposition, Feud fait plaisir à voir. C’est une série passionnante (pour le moment) qui oublie une bonne partie des défauts que Ryan Murphy a accumulé dans son écriture au fil des années. L’une des choses les plus intéressantes dans le premier épisode est quand le petit ami de Joan Crawford a proposé à Bette Davis qu’elle et Joan soient meilleures amies. Car elles ont beaucoup plus en commun que bien d’autres personnes dans le monde. C’était une tentative assez vaine de dire que ces deux femmes pouvaient être amies alors que l’on sait pertinemment que tout cela est impossible. Le premier épisode était une très belle introduction à un univers particulier dans un vieux Hollywood. La place de Kathy Bates dans ce second épisode sous les traits de Joan Blondell est une belle façon de rappeler aussi ce qu’est une rivalité et de nous mettre face à la bataille à venir dans les futurs épisodes. Kathy Bates est parfaite dans le rôle que Ryan Murphy lui a concocté, ce qui est assez rassurant. L’actrice n’a en effet pas toujours eu la chance d’avoir le meilleur rôle dans American Horror Story malgré le talent de l’actrice. Et j’ai toujours trouvé ça dommage. Mais cet épisode est plus celui d’Alfred Molina que d’autres actrices ou acteurs de la série. Son personnage, au travers des autres notamment, prend une place importante et intéressante par la même occasion. Bob Aldrich est quelqu’un de très pertinent dans ce Hollywood là.
Il incarne une sorte de cliché mais intelligemment distillé dans le scénario. Ce n’est pas lourd et ce n’est pas suffisamment déjà vu pour que l’on puisse s’en plaindre. Bien au contraire, il y a quelque chose dans ce personnage et la façon dont Molina l’incarne qui semble tirer sur différents problèmes de la société américaine de l’époque. Ce qui fait plaisir avec cette époque c’est également cette non technologie. La série n’est pas obnubilée par le besoin d’être sur Facebook, de s’envoyer des SMS et ce côté old school me plaît étrangement bien. Cela me rappelle un peu l’ambiance de Mad Men, sans que cela n’ait vraiment les mêmes qualités non plus. Feud est une très bonne série, Mad Men était une très bonne série, mais les deux époques se croisent très bien. Cela me rappelle surtout l’histoire de la seconde femme de Don Draper et ses rêves d’actrice à Hollywood. Si cette histoire a un méchant, c’est Stanley Tucci et son personnage de Jack Warner. Il y a diabolique et l’acteur est parfait dans ce rôle de vilain. J’adore Stanley Tucci et je pense que la série lui rend ce qu’il mérite. Les dialogues sont soignés, et la série l’est tout autant de son côté. Bette et Joan sont toujours au centre même de Feud, mais prennent une place différente ici. Ce second épisode cherche avant tout à mettre en lumière d’autres personnages afin de comprendre un peu mieux cet âge d’or hollywoodien que Ryan Murphy cherche à dépeindre en même temps que ce crêpage de chignon mythique entre deux actrices.
Note : 9/10. En bref, Feud continue d’être brillante. Affaire à suivre…