Magazine Culture
Le livre :
Article 353 du code pénal de Tanguy Viel aux éditions de Minuit, 176 pages, 14 € 50.Publié le 3 janvier 2017.
Pourquoi cette lecture :
C'est mon homme qui a découvert ce livre, un peu par hasard. Il a beaucoup aimé et me l'a conseillé.Ensuite, les médias se sont mis à en parler de plus en plus.J'ai pris un peu mon temps, mais je me suis assez vite lancée pour ne pas qu'il soit enfoui dans ma PAL monstrueuse.
Le pitch :
Pour avoir jeté à la mer le promoteur immobilier Antoine Lazenec, Martial Kermeur vient d'être arrêté par la police. Au juge devant lequel il a été déféré, il retrace le cours des événements qui l'ont mené là : son divorce, la garde de son fils Erwan, son licenciement et puis surtout, les miroitants projets de Lazenec. Il faut dire que la tentation est grande d'investir toute sa prime de licenciement dans un bel appartement avec vue sur la mer.Encore faut-il qu'il soit construit.
Ce que j'en pense :
Je pourrais vous dire que dans cette lecture, il n'y a aucun suspens. On connaît le coupable immédiatement, idem pour la victime. Oui, mais ce serait aller un peu vite en besogne et surtout ce serait réducteur pour ce roman qui n'est d'ailleurs pas un polar.
Le narrateur sera le "meurtrier" avec quelques interventions du juge qui l'entend juste après son interpellation qui fut rapide car Kermeur Martial n'a pas cherché à se cacher, ni même de se soustraire de quelques façons à la justice. Son ton, sa voix aurais-je envie de dire peut surprendre un peu au début et puis, très vite, on plonge dans sa narration qui remonte loin dans le temps (quelques années avant le drame, le dernier ?) pour que tout soit bien clair.Martial Kermeur, c'est un homme simple, avec juste ce qu'il faut comme instruction. C'est aussi un père touché dans sa chair. C'est un français moyen, banal pourrait-on dire.
Le juge est la représentation de la justice, un univers complexe, assez éloigné de tout ce que connaît Kermeur qui a pourtant déjà eu affaire à elle indirectement. Il est sage, attentif comme on voudrait que cela soit. D'ailleurs, on se met volontiers dans sa peu à ce juge car comme lui, on écoute le récit de Kermeur. On l'aide à trouver les mots justes, on veut comprendre ce qui s'est passé, sa vie, son drame le plus important...
La "victime", on a de moins en moins de compassion pour elle déjà que... Certes, c'était un homme, mais quel homme ?!Et puis, il y a les autres personnages qui apparaissent, qui donnent du corps à cette histoire presque trop banale.
Ce livre se découvre, se dévore, vous laissera des traces car même si tous ces faits fictifs remontent à la fin des années 90, c'est tellement criant de véracité que l'on ne peut pas rester de marbre.Attention avis de tempête, pour votre prochaine lecture, dans vos neurones.
Et s'il fallait mettre une note : 16 / 20