L'approche adoptée est foncièrement différente car les chercheurs estiment que des souris privées de microbiote, ont du coup, une barrière intestinale altérée, subissent une prolifération incontrôlée des bactéries, et dans tout le corps, mettant ainsi à dure épreuve un système immunitaire d'ailleurs incomplètement développé. Alors, plutôt que d'utiliser des souris axéniques comme receveurs, l'équipe a décidé d'utiliser des souris saines, non traitées auparavant par antibiotiques (pour l'élimination du microbiote). Et, chez ces souris saines, l'équipe aboutit à une conclusion toute autre : une dysbiose n'est pas nécessairement nocive, elle peut même conduire à des adaptations métaboliques qui protègent le corps contre la maladie !
La dysbiose intestinale n'est pas nécessairement nocive : ainsi, lorsque l'équipe transplante du microbiote " malsain " de souris obèses à des souris saines, ils constatent que la production de glucose dans le foie est réduite et non accrue. Le microbiote a donc son propre système de protection, qui lui permet de contrer l'effet métabolique néfaste d'un régime riche en graisses. Et ce système permet de protéger l'hôte des conséquences. Lorsque dans un second temps, les chercheurs donnent à ces souris transplantées un régime alimentaire riche en graisses, ces souris sont comme protégées contre l'obésité. Leur masse corporelle n'est pas modifiée et leur tissu adipeux est formé de cellules adipeuses plus petites, en accord avec l'augmentation des acides gras libres dans le plasma.
En conclusion, ce phénomène de dysbiose après un régime alimentaire riche en matières grasses n'est pas forcément préjudiciable. Tant que la barrière intestinale est intacte et le système immunitaire fonctionnel, la dysbiose peut même aider le corps à développer ses défenses contre les effets métaboliques d'un régime malsain. C'est donc un nouveau débat d'experts qui s'ouvre sur le rôle de la dysbiose microbienne intestinale dans l'induction des maladies métaboliques.
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