Un régime malsain modifie la composition de la flore intestinale et cette " dysbiose " peut déclencher la maladie la maladie métabolique. Cette équipe française de l'Université Paul Sabatier (Toulouse) précise voire infirme ce processus. Sur des souris modèles d'obésité, les chercheurs montrent, dans la revue Molecular Systems Biology, que la dysbiose peut aussi avoir des effets bénéfiques sur le métabolisme du foie et que finalement, le microbiote possède son propre système de sécurité contre les maladies métaboliques. Jusqu'à certaines limites.
On sait que l'intestin " fourmille " de micro-organismes, et cette flore ou microbiote intestinal joue un rôle important dans la régulation du métabolisme et le fonctionnement du système immunitaire. De nombreuses études ont montré qu'un microbiote intestinal équilibré favorise la santé métabolique (et la santé mentale) mais que l'excès de communautés bactériennes " dysbiótiques " peut être cause de maladies. Cependant, toutes ces études, expliquent ici les auteurs, suivent des méthodologies similaires qui peuvent avoir un impact sur leurs conclusions : en effet, dans la majorité des études, c'est par transplantation de bactéries dysbiotiques à des souris axéniques privées de microbiote, que les " démontrent " les effets microbiotiques. Par exemple, des souris axéniques vont recevoir le microbiote intestinal de souris obèses et...devenir obèses.L'approche adoptée est foncièrement différente car les chercheurs estiment que des souris privées de microbiote, ont du coup, une barrière intestinale altérée, subissent une prolifération incontrôlée des bactéries, et dans tout le corps, mettant ainsi à dure épreuve un système immunitaire d'ailleurs incomplètement développé. Alors, plutôt que d'utiliser des souris axéniques comme receveurs, l'équipe a décidé d'utiliser des souris saines, non traitées auparavant par antibiotiques (pour l'élimination du microbiote). Et, chez ces souris saines, l'équipe aboutit à une conclusion toute autre : une dysbiose n'est pas nécessairement nocive, elle peut même conduire à des adaptations métaboliques qui protègent le corps contre la maladie !
La dysbiose intestinale n'est pas nécessairement nocive : ainsi, lorsque l'équipe transplante du microbiote " malsain " de souris obèses à des souris saines, ils constatent que la production de glucose dans le foie est réduite et non accrue. Le microbiote a donc son propre système de protection, qui lui permet de contrer l'effet métabolique néfaste d'un régime riche en graisses. Et ce système permet de protéger l'hôte des conséquences. Lorsque dans un second temps, les chercheurs donnent à ces souris transplantées un régime alimentaire riche en graisses, ces souris sont comme protégées contre l'obésité. Leur masse corporelle n'est pas modifiée et leur tissu adipeux est formé de cellules adipeuses plus petites, en accord avec l'augmentation des acides gras libres dans le plasma.
En conclusion, ce phénomène de dysbiose après un régime alimentaire riche en matières grasses n'est pas forcément préjudiciable. Tant que la barrière intestinale est intacte et le système immunitaire fonctionnel, la dysbiose peut même aider le corps à développer ses défenses contre les effets métaboliques d'un régime malsain. C'est donc un nouveau débat d'experts qui s'ouvre sur le rôle de la dysbiose microbienne intestinale dans l'induction des maladies métaboliques.
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