Miyuki ne répondit pas. En vérité, elle n’avait jamais eu quinze ans, elle n’avait vécu que deux années : une première, très longue, très inutile, jusqu’à son mariage, et une seconde année, éblouissante mais trop brève, qui s’était achevée lorsque les villageois de Shimae lui avaient rapporté le corps glacé et boueux de son mari. On aurait pu penser qu’une nouvelle année – la troisième, donc –avait commencé à la mort de Katsuro, mais non, cette supposée troisième année n’avait pas d’existence réelle,
Le Bureau des Jardins et des Etangs, Didier Decoin, roman, Ed. Stock, janvier 2017, 396 pp