Découverte du film « Chemin de croix » de Dietrich Bruggeman ; au delà de l’histoire, la quête d’absolu d’une adolescente élevée dans une famille catholique intégriste, servie par une interprétation sidérante de la comédienne Lea van Acken qui joue le rôle de cette adolescence, c’est la forme qui m’a troublé. Le film est structuré en 14 séquences, rappelant les 14 étapes du Chemin de croix. Chaque séquence est un plan fixe, filmée en CinémaScope 2:35, qui fait de chaque séquence autant de tableaux. Cette fixité, cette simplicité donne une image puissante, profonde. Elles donnent un cadre, un territoire aux mots, au sens, aux émotions pour qu’elles puissent y naître et s’épanouir au regard. Cadrer ce n’est pas poser la caméra, c’est se poser des questions. Cadrer ce n’est pas seulement voir une image, c’est aussi l’écouter, la ressentir. Cadrer c’est écrire.