Je craignais de me lasser. Je craignais surtout l'ajout incessant d'intrigues secondaires, comme l'auteur l'avait fait dans Monster. Mais 20th Century boys est mieux fait de ce côté. Bien évidemment, chaque tome de 200 pages contient une bonne dose de péripéties, d'intrigue et de scènes d'action, de renversements de situation, de révélations. Mais manifestement Urasawa a surtout préparé avec minutie, bien à l'avance, les grandes lignes de son histoire. A aucun moment on n'a l'impression d'un choix non assumé, ni d'un épisode "bouche-trou" : presque tout est nécessaire, et chaque tome de 200 pages respecte bizarrement une certaine économie, une certaine retenue.
Ça ne m'empêche pas de m'être copieusement ennuyé à la lecture de certains tomes. Le tome 4, le tome 10. Plus récemment les tomes 12 et 13, dans lequel l'action semble arriver à son terme... et peine vraiment à retrouver un second souffle.
Dommage : je préférerais qu'il y ait des tomes vraiment lents pour contrebalancer l'impression générale de fuite précipitée en avant. La lenteur ça s'apprend, comme la rapidité. Certains mangakas le font très bien d'ailleurs. Ce sont à mon avis les œuvres capables de lenteur et de réflexion qui resteront, une fois passée l'attrait immédiat pour l'intrigue. Monster et 20th Century boys se mêlent de politique et montrent une certaine sensibilité de l'auteur pour le mystique. Mais Urasawa passe tout à la moulinette du divertissement.
To be continued...
9 x 200 pages env., éd. Panini Manga - 8,95 € chaque tome