Pour la seconde fois, j’ai refermé prématurément Si par une nuit d’hiver un voyageur, collection d’histoires laissées en suspens, comme le titre de l’ouvrage en donne l’indice. Des histoires qui s’adressent directement au lecteur, qui distingue narrateur et auteur, tous des personnages de ces fragments qui se refusent à conclure. Malgré les grandes qualités littéraires de l’œuvre et la notoriété de l’auteur, le livre me tombe des mains et je me demande pourquoi je m’entête à vouloir le lire. Il retourne donc sur l’étagère sans autre avis ni préambule.
En parallèle, je lis Phares. 25 destins, de Jacques Attali. De Confucius à Hô Chi Minh en passant pas Thomas d’Aquin, Caravage et Richard Strauss, Attali résume et contextualise la pensée de ces êtres qui ont façonné la pensée humaine, ces phares qui éclairent la marche aveugle du monde. J’en suis environ au tiers, et je me dis que la grande affaire de ceux-ci fut de se déprendre du carcan de la foi aveugle, de confronter croyance religieuse et pensée rationnelle et de tenter de les intégrer sans rejeter ni la foi ni la raison. On assiste à la naissance d’une pensée scientifique et aux luttes féroces que lui menèrent les tenant d’une attitude intégriste pour qui Dieu expliquait tout ou pour qui la raison et la pensée critique était une offense à Dieu. Étranges échos aux conflits actuels
Enfin, je ne vous ferai pas l’éloge de La femme en vert d’Arnaldur Indridason. Non que l’histoire n’était pas bien ficelée et haletante, mais parce que, pour une deuxième fois, le style m’a déçu. Répétitions, tournures lourdes, maladresses. Laissant le bénéfice du doute au maître du polar islandais, je suis tentée de blâmer la traduction. Mais en fait, j’ignore d’où vient le problème. Je sais seulement que je poursuivrai mes lectures avec des auteurs dont la plume élégante ou somptueuse, acérée ou fleurie saura me charmer. N’empêche, c’était intéressant de voyager en Islande à peu de frais.