Mansfield Park, Jane Austen

Par Maliae

Quatrième de couverture : « On ne sait pratiquement rien d’elle, sinon quelques dates et les lieux où elle a vécu. Son iconographie est réduite à un portrait que fit d’elle sa soeur. Jane Austen (1775-1817) serait tombée dans l’oubli le plus total, n’étaient les six romans qu’elle écrivit, et qui sont parmi les plus étonnants du domaine romanesque anglais… Il ne s’y passe littéralement rien. Ils racontent principalement les rapports qui se tissent entre des demoiselles à marier et des épouseurs en puissance. Ils sont fait de dialogues et d’évocations brèves : mondanités, jardins, maisons de campagne, voilà pour le cadre. La cérémonie du thé, la préparation et le déroulement des bals, voilà pour les événements majeurs. Et pourtant, avec une matière d’une apparence si mince, Jane Austen a fasciné des lecteurs de la qualité de Virginia Woolf et de Henry James, et continue de fasciner un public important, à tel point qu’on peut parler d’une sorte de société secrète: les “janéites”, qui sont des inconditionnels de la romancière. »

Avis : il s’agit d’une relecture, et dans mon souvenir, j’avais adoré Mansfield Park. Cette relecture m’a donné une autre vision de l’oeuvre, et finalement il doit faire partie de ceux que j’aime le moins chez Jane Austen. Bien que je l’ai adoré, faut pas croire, ça reste du Jane Austen, et son œil acéré sur ses contemporains et la société est absolument délicieux.

Il s’agit ici de l’histoire de trois sœurs, et de la petite fille que l’une d’elle va accueillir : Fanny. Il ne se passe pas grand chose au cours du roman, il y a beaucoup d’événements certes, mais beaucoup semble brasser de l’air, et ce n’est que vers la fin que tout s’accélère subitement, si bien que la fin m’a paru super courte.
Le début, bien sûr, sert à mettre en oeuvre ce qu’il se passe ensuite, à semer des éléments afin que les événements de la fin n’arrive pas de nul part. Ceci dit, ça tourne quand même un peu en rond. Fanny n’est pas l’héroïne la plus intéressante des romans de Jane Austen. Elle est mignonne, gentille et très très timide, et un peu trop soumise à mon goût. Ça n’empêche pas de s’attacher à elle et de désirer qu’elle trouve son bonheur, même si elle passe une bonne partie du roman à se sentir très mal. L’histoire d’amour est assez plate également, moins prenante que d’habitude. En fait, ce qui m’a surtout plu dans ce livre, c’est vraiment l’écriture et la critique. Je me disais au cours de ma lecture, que les personnes à cette époque, particulièrement les femmes, devaient vraiment s’ennuyer. Elles devaient se taper des conversations inintéressantes « pour la bienséance », aller à des bals (bon ça encore, mais au bout d’un moment ça doit devenir chiant), et rester à leur place devant les hommes (en gros fermer leur bouche quand on leur demande quoi). Puis elles étaient sans cesse surveillé au final. Possédait très peu de liberté, et quand elles en prenaient, la société leur faisait vivre ça comme un déshonneur… On ne voulait plus les voir, plus leur parler… Les hommes ne subissaient pas autant ces regards.

Au niveau des personnages, j’ai plutôt aimé Sir Thomas, même si parfois il me faisait grincer des dents et Edmond, même si son aveuglement était par moment agaçant. J’ai bien apprécié Lady Bertram, étrangement, malgré sa façon d’être très nonchalante. Et Fanny, qui voit très clair dans le jeu de certains personnages, mais n’arrive pas à s’exprimer à ce sujet.

Une bonne lecture tout de même donc.

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