L’avis de Stéphane Borbiconi, joueur français du championnat Turc : « Les Turcs ne se préoccupent jamais du score »

Publié le 25 juin 2008 par Journalsudouest

Après deux saisons passées à Maniaspor dans le championnat turc, l’ancien Messin Borbiconi porte un regard expert sur cette équipe :

Puisque vous connaissez donc bien le football turc. Vous attendiez-vous à retrouver la Turquie en demi-finale de l’Euro ?


Stéphane Borbiconi
: Pour moi, disons qu’il s’agit d’une demie surprise. Je voyais les Turcs passer le premier tour parce que les joueurs de qualité ne manquent pas dans cette sélection, dont quelques-uns évoluent à l’étranger, comme Nihat en Espagne, Tuncay et Emre en Angleterre… Après, une fois en quarts de finale, les voir battre la Croatie relevait du domaine du possible.

À chaque fois, la Turquie a renversé des situations défavorables et gagné en fin de match. Est-ce une preuve d’abnégation ?

Cette volonté de ne jamais renoncer est un trait de caractère du joueur turc, ça ne me surprend pas. Les Turcs se battent jusqu’à la dernière minute, j’ai pu m’en apercevoir dans le championnat : même menés 3-0, ils continuent à y croire et à aller de l’avant. Moi, Français et défenseur, ça m’a étonné. En fait, c’est la même chose quel que soit le scénario car les Turcsne s’occupent jamais du score. Qu’ils mènent ou qu’ils soient menés, ils prennent des risques pour marquer, c’en est même impressionnant.

Avec une équipe aussi handicapée, les Turcs peuvent-ils encore créer l’exploit ce soir ?

L’Allemagne, c’est particulier, tout le pays est en ébullition et les joueurs le savent. Maintenant, avec une équipe au complet, la victoire restait envisageable. Là, j’y crois un peu moins. Ceux qui seront sur le terrain vont se défoncer, c’est sûr. Mais j’ai peur que ça ne suffise pas.

Parlez nous de Fatih Terim. Comment est-il perçu, en Turquie ?

Lui, c’est le boss ! Aujourd’hui encore, la finale de la Coupe de l’UEFA gagnée par Galatasaray avec Fatih Terim entraîneur est régulièrement rediffusée à la télévision, huit ans après. C’est le 12 juillet 1998 de la Turquie. Les Turcs nourrissent un certain complexe vis-à-vis du reste de l’Europe et Fatih Terim a contribué à réduire l’écart.

Propos recueillis par Alain Goujon, Sud Ouest