À chaque fois, la Turquie a renversé des situations défavorables et gagné en
fin de match. Est-ce une preuve d’abnégation ?
Cette volonté de ne jamais renoncer est un trait de caractère du joueur turc,
ça ne me surprend pas. Les Turcs se battent jusqu’à la dernière minute, j’ai pu
m’en apercevoir dans le championnat : même menés 3-0, ils continuent à y croire
et à aller de l’avant. Moi, Français et défenseur, ça m’a étonné. En fait, c’est
la même chose quel que soit le scénario car les Turcsne s’occupent jamais du score. Qu’ils mènent ou qu’ils soient menés, ils
prennent des risques pour marquer, c’en est même impressionnant.
Avec une équipe aussi handicapée, les Turcs peuvent-ils encore créer
l’exploit ce soir ?
L’Allemagne, c’est particulier, tout le pays est en ébullition et les joueurs
le savent. Maintenant, avec une équipe au complet, la victoire restait
envisageable. Là, j’y crois un peu moins. Ceux qui seront sur le terrain vont se
défoncer, c’est sûr. Mais j’ai peur que ça ne suffise pas.
Parlez nous de Fatih Terim. Comment est-il perçu, en Turquie ?
Lui, c’est le boss ! Aujourd’hui encore, la finale de la Coupe de l’UEFA
gagnée par Galatasaray avec Fatih Terim entraîneur est régulièrement rediffusée
à la télévision, huit ans après. C’est le 12 juillet 1998 de la Turquie. Les
Turcs nourrissent un certain complexe vis-à-vis du reste de l’Europe et Fatih
Terim a contribué à réduire l’écart.
Propos recueillis par Alain Goujon, Sud Ouest