Vous connaissez mon goût pour l’étrange, l’underground suédois, voire le bizarre. Avec Sleepytime Gorilla Museum, j’avais été servi. Las, trois petits albums et puis s’en vont malgré un succès d’estime et un statut culte (en tous cas à San Francisco, Californie – en tous cas entre la 5e et Folsom Street). Découvert avec un plaisir non dissimulé sur un sampler de feu Hard’n Heavy (le N°127 de novembre 2006 pour ceusses que ça intéresse) avec le titre « 1997 », je me suis délecté de leur premier album, Grand Opening and Closing (que des tubes : « Sleep is Wrong », « Ambugaton », « Powerless », « Sleepytime »…), et apprécié sur la longueur leurs deux autres méfaits, plus difficiles d’accès.
Mais les zigotos ne pouvaient en rester là. Et surgit alors en 2016 Free Salamander Exhibit (oui, je sais, ça va pas chercher loin. Pour la prochaine mouture adjectif – animal – lieu, je propose Opinionless Opossum Hospital, n’est-ce pas ?). Alors, qu’en est-il de cette version 2016 ? Et bien ça reprend là où SGM nous avait laissé. Certains passages de « The Gift » font grandement penser à « The Donkey-Headed Adversary of Humanity Opens the Discussion », la voix de Nils Frykdahl toujours aussi timbré, les guitares toujours aussi torturées. On reste dans du métal avant-gardiste (= foutraque), un chaos savamment organisé, peut-être un poil plus linéaire que le tryptique Grand Opening and Closing / Of Natural History / In Glorious Times, on reste un peu sur sa faim, mais on ne change pas un recette qui gagne. Souhaitons leur un peu plus de succès qu’avec leur précédente formation.
En parlant d’étrange, je me permettrait d’évoquer aussi Zeal & Ardor, soit Manuel Gagneux tout seul, qui ose une approche musicale mêlant negro spiritual, influences black metal (les blasts, les thématiques) et même de l’indus sur un mini album très prometteur. En tous cas un album qui illustrerait bien L’Appel de Cthulhu (la scène de la séance vaudou dans la forêt…) Comme il l’explique dans ses différents interview, tout est parti d’une blague potache… Ben ta blague, elle est pas drôle, Manuel, mais qu’est-ce qu’elle est bien !