Le monde sans sommeil
Zweig nous offre une réflexion poétique sur la longueur des nuits et l'inquiétude des hommes en temps de guerre. Ce n'est plus le sommeil qui peuple les nuits mais les rêves, les prières et les pensées pour les êtres chers, lointains, dont on ne sait peut-être plus rien. Tout semble transfiguré par la guerre ; plus fort, plus intense. Mais l'horizon que devine Zweig, c'est à nouveau le sommeil de la paix. Un texte poétique et puissant.La tour de Babel
Voilà un article sur le pacifisme ou comment, sous des airs de conte biblique, Zweig rappelle aux intellectuels qu'ils peuvent, qu'ils doivent construire une grande œuvre commune. Cette œuvre, c'est l'Europe d'avant la Grande Guerre, une Europe des artistes, des liens malgré les frontières, de l'émulation intellectuelle. Et cette guerre, n'est-elle pas un nouveau châtiment divin d'un Dieu qui prend peur des avancées des hommes ? Zweig espère une paix prochaine, qui permettra de nouveau la construction commune de cette tour qu'aujourd'hui chacun tente d'édifier dans son coin. Je crois que c'est le texte que j'ai préféré de tous les essais lus aujourd'hui. Il est à la fois d'inspiration biblique et contemporaine, d'une langue belle et poétique. On est presque dans une nouvelle plus que dans un essai. Et cela a bien plus de force que tous les appels au nationalisme des textes suivants !Et puis, bien sûr, j'ai eu envie de lire un peu plus. Et j'ai poursuivi dans cette veine avec les essais suivants : Parole d'Allemagne et Aux amis de l'étranger.