Songeons à Alain pour faire jaillir la lumière. Il écrit : "Obéir en résistant, c'est tout le secret. Ce qui détruit l'obéissance est anarchie ; ce qui détruit la résistance est tyrannie".
Vous l'avez compris : nous ne pouvons vivre, ni survivre dans une société sans ces deux substances : obéissance et résistance.
Mais pour obéir, il faut qu'il y ait un ordre. Et comme il n'est pas donné, il faut l'ordonner nous-mêmes pour mettre un terme à ce désordre établi par les forces de l'argent et des détergents.
Et même si nous rétablissons l'ordre dans cette jungle financière et outrancière, nous ne sommes jamais à l'abri de la tentation de l'avidité, de la cupidité et de l'ambition... auxquelles il faut sans cesse résister. RÉSISTER... par exemple : ne pas porter de costume cousu de fil blanc... parce que l'habit fait le patrimoine.
Moralité : on n'obéit qu'à l'ordre qu'on se donne et on résiste à tout penchant pour le désordre qu'on nous donne.
Songe n°2
Songeons à Saint Augustin qui interpellait le plus malin en disant : "Aime et fais ce que tu veux."
Il ne dit pas : "aimez-vous les uns, les autres"... il dit qu'avant de se mettre à table, il y a un préalable : l'amour de l'autre, gros ou gras, immigré ou immigrant, paumé ou abîmé... tu le reçois, tu lui ouvres les bras avant de voir s'il a, oui ou non, un droit de chapitre dans ton contrat.
Songe n°3
Songeons à Voltaire, aux Lumières qui priaient chacun de cultiver son jardin. Mais je n'ai pas de jardin dit l'un. Moi, non plus, dit l'autre. Ni pour jardiner. Ni pour faire du jardinage. À moins que le mot "jardin" ne soit qu'une image.
L'image de ton esprit, qui doit se mettre à l'ouvrage pour dévorer quelque fruit ou savourer quelque parfum. Cultiver son esprit, c'est se cultiver. Fleurir au lieu de flétrir.
Et si je vous dis qu'au lieu de le cultiver, chacun de son côté, nous pourrions le cultiver ensemble, de concert en se concertant pour avoir encore plus de fruits et de fleurs à partager.
C'est ce qu'on appelle : une conscience politique... sans laquelle, il n'est possible, ni de vivre bien, ni de vivre ensemble.