La fin d'une imposture de Kate O'Riordan 3,75/5 (02-03-2017)
La fin d'une imposture (384 pages) est sorti le 11 Février 2016 aux Editions Joëlle Losfeld (traduction : Laetitia Devaux). Il est disponible en version poche depuis le 19 janvier 2017 dans la collection Folio policierchez Gallimard (448 pages).
L’histoire (éditeur) :
La vie de Rosalie et de Luke s'est délitée voici quelques mois après la révélation de l'adultère commis par Luke. Mais l'annonce de la mort de Rob, leur fils, lors d'un voyage en Thaïlande provoque un séisme familial. Les mois qui suivent sont un cauchemar dans lequel Rosalie doit apprendre à composer avec la perte de son fils, un contexte conjugal compliqué et aussi la dépression de Maddie, sa fille. Cette dernière se juge coupable de la mort de son frère mais refuse d'expliquer pourquoi à ses parents. Elle se lie avec un gang de filles particulièrement violentes. Rosalie croit apercevoir le bout du tunnel lorsque, au cours d'une thérapie de groupe, elles font la connaissance de Jed, un jeune homme auquel Maddie s'attache très rapidement, même si cette figure singulière devient de plus en plus angoissante. L'adolescente reprend goût à la vie, alors que le diabolique Jed ne cesse de s'immiscer dans la famille...
Mon avis :
Si l’intrigue, démarrant par un sujet banal (un drame familiale), a quelque chose de téléphoné, relançant encore une fois et toujours le thème du couple en crise et de la culpabilité à la suite du décès d’un enfant, je dois dire que Kate O’Riordan a su donner un bon coup de neuf à l’histoire en lui apportant suffisamment de rebondissements, de diabolique et de crédibilité pour que ça fonctionne bien et surtout qu’on se laisse totalement prendre par l’enchaînement des évènements sans finalement avoir le sentiment de déjà-vu.
Les préparatifs de noël son brusquement interrompus lorsque la police vient annoncer aux Douglas que leur fils de presque 18 ans est mort noyé en Thaïlande, après une mauvaise chute. Le couple qui allait déjà mal, ne survit pas à la tragédie et aux blessures psychologiques de le fille Maddie (qui tourne si mal qu’elle finit en hôpital psychiatrique). Luke et Rosalie se séparent mais tentent de garder la tête hors de l’eau et surtout de faire en sorte que leur fille de 15 ans se reconstruise. Sur les conseils de leur ami le Père Tom, ils acceptent alors d’intégrer un groupe de parole, et sympathisent très rapidement avec Jed, venu lui aussi soigné la douleur d’un deuil. Cet adolescent devient la lumière de la famille, réussissant à soigner tous leurs maux et leur redonner le goût de vivre. Mais à quel prix ?
D’abord publié en littérature blanche, La fin d’une imposture arrive en poche du côté Policier/thriller et je crois que cette classification lui convient à merveille. Il s’agit là effectivement d’un bon thriller psychologique qui, à mesure que l’on progresse, devient de plus en plus haletant et angoissant. Si l’attachement à l’un ou l’autre des personnages n’est pas spécialement fort (pour ma part), l’empathie n’en est pas pour autant altérée. Au contraire, on se met très facilement à leur place et cette plongée dans la famille fragilisée en devient presque cauchemardesque.
Manipulation, culpabilité, pulsions érotiques, ambiguïté des sentiments sont les éléments qui rendent ce roman aussi palpitant. Même si le dénouement reste un peu convenu, La fin d’une imposture reste un page-turner efficace qui m’a séduite autant par ses personnalités bien travaillées que par ses coups de théâtre multiples.
En bref : une récente publication en poche dans la catégorie Thriller qui convient parfaitement à ce roman noir entrainant.