Alors que le nombre de cyberattaques ne décroît pas, la biométrie se penche sur le mouvement des lèvres. Pour quelle efficacité ?
Dailymotion, Yahoo, Linkedin, Paypal, toutes ces entreprises ont en commun d’avoir été les victimes de cyberattaques massives en 2016. Et La liste pourrait s’allonger puisque 80% des entreprises ont constaté au moins une cyberattaque sur les douze derniers mois en 2016. C’est pourquoi l’impératif catégorique de la cybersécurité. Il pourrait se résumer ainsi : redoubler d’inventivité pour devancer l’ingéniosité des hackeurs. En la matière, le corps humain a été l’une de ses principales sources d’inspiration : reconnaissance faciale, comportementale, ondes cérébrales. Il se révèle ainsi souvent la clé principale d’accès à tout écosystème numérique. A ce stade, la biométrie utilisait aussi bien la voix que le visage ou encore la matière grise comme empreintes. Désormais elle s’intéresse à ces lèvres qui rendent chaque individu tout aussi unique que ne le permet l’ADN.
L’équipe de chercheurs rassemblée autour du professeur Cheung Yiu-Ming, de l’Université Baptiste de Hong Kong a développé un nouveau système d’identification biométrique qui s’appuie sur le mouvement des lèvres. Dans sa base de données, on retrouve des informations concernant la texture des lèvres, leurs formes et la vitesse de leurs mouvements. Pour pouvoir s’authentifier, il suffira de prononcer son mot de passe devant l’appareil. Selon le professeur une fraude est impossible : « Le système est capable de distinguer le même mot de passe prononcé par deux personnes différentes. »
Pour l’intéressé, ce système biométrique demeure plus efficace que les systèmes précédents. L’inconvénient principal des empreintes digitales est d’empêcher toute forme de renouvellement en cas de vol de donnée. Dans le même ordre, l’activation vocale est parasitée par les bruits environnants. Et cette nouvelle reconnaissance biométrique ne rejette pas non plus à la marge des personnes pouvant souffrir d’une élocution ou d’une ouïe défaillante. La barrière de la langue est également un obstacle qu’elle permet de surmonter.
Le chercheur Cheung Yiu-Ming pense que cet outil pourrait parfaitement s’intégrer aux systèmes de reconnaissance faciale pour faire d’une pierre deux coups. Du password au passlips, du bout des doigts au bout des lèvres, le domaine de la cybersécurité, à l’image d’un Protée, est en pleine métamorphose.