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De telles évolutions politiques peuvent-elles remettre en cause la croissance et la reprise actuellement constatée ? Aux Etats-Unis nous ne le pensons pas. M. Trump est pro business et son programme comporte des mesures en faveur de la croissance via la hausse des dépenses d’infrastructures et la baisse massive des impôts. En revanche, ses éventuelles décisions protectionnistes devront être étudiées attentivement car elles pèseront sur le commerce mondial et se traduiront très probablement par des mesures de rétorsion des grands pays compétiteurs. N’oublions pas que l’Amérique est une grande démocratie où les contre-pouvoirs nombreux et efficaces préviennent toute dérive autoritaire. Les élections mid term au congrès dans moins de deux ans pourront par ailleurs rebattre les cartes. La croissance est bien établie et c’est plutôt l’inflation américaine dans les prochains mois que nous surveillerons, ainsi que la politique monétaire de la FED. En Europe la situation est un peu plus confuse avec un Brexit qui n’a pas commencé et des élections qui n’ont pas encore eu lieu et qui laissent la place à beaucoup de fantasmes. L’embellie européenne, que l’on attendait depuis des années, et les résultats positifs des entreprises de la zone, sont occultés par les craintes politiques. En France, l’élection de Mme Le Pen est aujourd’hui très improbable, mais pas impossible. Si elle l’emportait, elle devra ensuite trouver une majorité et sans doute faire des compromis. L’exercice du pouvoir est une autre chose que des décennies d’opposition ! On est aujourd’hui très loin d’un scénario de sortie de la zone euro. Pourtant, l’écartement du spread obligataire entre la France et l’Allemagne souligne l’inquiétude croissante des salles de marchés internationales. Comment se protéger contre un tel choc électoral français ? Probablement en augmentant les positions en dollars ou en francs suisses, en ne détenant pas d’obligations d’Etats en euros, et ne gardant que des grandes sociétés internationales peu dépendantes de la situation française.
Notre optimisme est factuel et lié à l’amélioration des fondamentaux. Nous sommes investis sur l’ensemble des zones profitant de la croissance (USA, Europe, Asie) mais restons surpondérés sur l’Europe qui est en début de cycle et où le prix des actions est attractif. Toutefois, nous resterons vigilants dans les deux prochains mois et adapterons notre gestion aux évolutions électorales. Un choc de marché lié à la politique est souvent éphémère et devient une occasion d’achat. La période qui s’ouvre est passionnante !
A propos des auteurs : Emmanuel Auboyneau et Xavier d’Ornellas sont gérants associés chez Amplegest.