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Les beaux sont-ils plus riches que les moches ?

Publié le 13 mars 2017 par Edelit @TransacEDHEC

Les beaux sont-ils plus riches que les moches ?

Cette question peut vous paraître légèrement saugrenue de prime abord, mais elle n’en demeure pas moins une véritable problématique dans nos sociétés. Formation, embauche, évolution de carrière : ces éléments seraient liés à votre apparence physique. C’est pourquoi le Délit a cherché à comprendre ce phénomène.

La discrimination des obèses.

C’est le critère majeur dans la discrimination liée à la « beauté ». En effet, bien que la beauté soit a priori une opinion, et donc un élément résultant de la subjectivité, les études ont pu montrer qu’il existait une réalité objective de la beauté. C’est ainsi que lorsque l’on présente une personne au jugement d’un groupe d’individu, ce groupe émet à 75% le même jugement sur la beauté de cette personne. Au XXIème siècle, les personnes de corpulence supérieure à la moyenne sont donc les victimes de discriminations car jugées « moches », à l’inverse de ce qui pouvait avoir lieu il y a de cela quelques siècles.

Les résultats des études statistiques sur la discrimination des personnes en surpoids sont sans appel. Quand 15% de la population française gagne entre 900 euros et 1200 euros par mois, ils sont près de 25% dans la population française souffrant d’obésité. Un tel écart peut être expliqué par la perception des employeurs de l’obésité, en effet ils associent souvent cette maladie à une incapacité, et donc à une productivité moyenne des obèses inférieures à la productivité d’un individu dit « normal ».

Les beaux sont-ils plus riches que les moches ?

D’autres études, cette fois ci à l’étranger, mettent en évidence à quel point la corpulence peut être un facteur de discrimination pour la gente féminine. Les chiffres laissent sans voix : une femme dite « très mince » gagne en moyenne 22.000 $ de plus qu’une femme de corpulence normale. À l’opposé, les femmes de corpulence supérieure à la moyenne sont environ 8 fois plus victimes de discrimination que les autres.

Être beau pour gagner plus !

Si comme nous l’avons vu la corpulence est un sujet de discrimination, la beauté en général l’est aussi. En France, la beauté serait même le second critère de discrimination derrière l’âge d’une personne. Cela commence dès votre tendre enfance lors de votre formation, continue avec les premières embauches, et demeure même lors de votre carrière professionnelle. Oui la beauté a partout une incidence, car les rapports humains quels qu’ils soient, se situent avant tout dans une logique de séduction.

Et si votre réussite scolaire était en partie due à votre beauté ? Et si les professeurs notaient réellement à la « tête du client » ? C’est en tout cas ce qui semble ressortir de diverses études. La part de l’incidence de la beauté sur les résultats scolaires varierait ainsi entre 20% et 40%, soit un impact non négligeable. Si cela ne signifie bien sûr pas, qu’être beau vous sera suffisant pour intégrer Harvard, ces chiffres montrent tout de même que déjà lors de notre éducation nous ne sommes pas tous égaux face à nos supérieurs.

Les beaux sont-ils plus riches que les moches ?

Les avancées sur le domaine de la beauté dans l’économie sont en partie dû à Daniel Hamermesh et à son livre Beauty Pays. Dans celui-ci, il démontre que le fait d’être beau est un avantage dans le monde du travail. Les personnes qui se définissent comme « belles » gagnent ainsi 17% de plus que les autres, et cela représente en termes d’écart de salaire cumulé au cours d’une vie 230.000 $ ! Cet écart de rémunération refléterait un écart de profit pour l’entreprise, en effet les individus beaux généreraient pour leurs employeurs, plus de chiffre d’affaires et plus de profits. La beauté est donc un atout économique, et la preuve en est le développement de la marque Abercombie & Fitch à travers le monde, marque qui promeut la beauté avec ses vendeurs mannequins.

Être laid, un handicap ?

La laideur peut au contraire être perçue comme un handicap. Une étude australienne s’est intéressée au revenu des individus les plus laids comparativement à celui des individus les plus beaux. Il en ressort que les gens beaux gagnent en moyenne 81.750 $ par an contre 49.600 $ pour les plus laids. Le coût de cette discrimination sur le marché du travail est donc de plus de 30.000 $ ! D’autres études montrent, quant à elles, que les personnes les plus laides ont déjà des problèmes avant celui de la rémunération. En effet les individus considérés comme laids ont en moyenne 15% de chance en moins d’être embauchés et cela à compétence égale. Ce phénomène peut être expliqué tout à fait rationnellement : le handicap se situe en fait au niveau de l’entretien d’embauche. L’explication est que lorsque vous parlez avec une personne, l’impact de votre propos sur cette personne dépend à plus de la moitié de votre visage, à environ un tiers de votre voix, et à 7% de ce que vous dites. Pour simplifier, peu importe ce que vous dites, l’essentiel est dans le paraître.

Enfin, il faut tout de même souligner que si la relation positive beauté-rémunération est tout le temps vraie pour les hommes, celle-ci trouve ses limites chez les femmes… Et oui car après l’âge et la beauté, le genre est lui aussi une cause majeure de discrimination. Pour les femmes donc, plus elles sont belles et minces et mieux elles gagnent leurs vies, mais ce jusqu’à un certain niveau de responsabilité. Une fois celui-ci franchit, la beauté est un frein, être jolie et être dirigeant pour une femme sont aujourd’hui encore deux entités contradictoires. Les femmes aux postes de dirigeants souffrent en fait du stéréotype de la blonde qui les rendrait inaptes à gouverner aux yeux de leurs homologues masculins. Ainsi la laideur est un handicap chez les hommes, mais pas systématiquement chez les femmes.


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