Les chercheurs de l'Institut de Barcelone identifient avec ces travaux un nouveau groupe de cellules souches intestinales aux caractéristiques très différentes de celles des cellules souches abondantes et actives déjà connues. Ce nouveau " réservoir " de cellules souches constitué de cellules quiescentes dont le nombre est estimé à environ 10% des cellules souches intestinales actives, n'a, normalement aucune fonction pertinente apparente. Cependant, son rôle s'avère important dans les situations de stress, par exemple après la chimiothérapie, en cas de processus inflammatoires ou d'infections tissulaires, bref dans toutes les circonstances où la population de cellules souches dites normales est épuisée. Ces cellules quiescentes ont en effet un rôle de secours, pouvoir régénérer l'organe en donnant naissance aux différents types de cellules présentes dans l'intestin, en renouvelant la population de cellules souches normales et actives et en rétablissant l'équilibre tissulaire.
2 populations cellulaires, actives/quiescentes en équilibre continu pour assurer le bon fonctionnement de l'intestin. Les chercheurs prennent ici le cas de la chimiothérapie et de ses effets secondaires sur les cellules qui se divisent dans nos tissus. Les cellules souches quiescentes qui se divisent moins souvent que les cellules souches normales vont mieux résistent à de nombreux médicaments de chimiothérapie et permettre de régénérer le tissu endommagé. Cependant, en dépit de leur rôle clé dans la régénération tissulaire, des preuves croissantes indiquent leur implication dans le développement de tumeurs.
c'est ce que démontre l'équipe à l'aide de techniques avancées telles que le traçage génétique des lignées cellulaires et l'analyse transcriptomique des cellules. Lorsque les scientifiques taguent cette population cellulaire avec un marqueur spécifique, la protéine Mex3a, qui leur permet de la suivre au fil du temps, ils constatent que ces cellules souches une fois activées contribuent non seulement à réparer les tissus lésés, mais participent aussi au développement de la tumeur. Des cellules quiescentes jusqu'à devenir " pro-tumeur " : La prochaine étape sera donc de découvrir les voies biologiques et les gènes qui induisent ces comportements cellulaires.
(2017) doi: 10.1016/j.stem.2017.02.007 Mex3a marks a slowly dividing subpopulation of Lgr5+ intestinal stem cells (Visuel@Franscisco Barriga, IRB Barcelona)