Certains poisons sont d’autant plus dangereux qu’ils n’ont pas de goût. Sans saveur, sans odeur, sans couleur, Emmanuel Macron fait partie de ceux-là.
Il a réussi a. répandre l’idée qu’il est un homme neuf, au-dessus des partis, sans idéologie; un candidat sympathique, pragmatique et de bonne volonté. Il promène partout son image lisse et ses prêches médiatiquement corrects. Même chez ses adversaires, on a trop entendu dire qu’il serait inoffensif parce qu’il n’aurait pas de programme crédible. Rien n’est plus faux. Emmanuel Macron a une histoire, un camp, une idéologie. Et il a un programme. Je ne parle pas des quelques propositions qu’il a emballées la semaine dernière dans ses belles brochures. Son vrai programme n’est pas là.
Son programme, c’est son ADN politique. Emmanuel Macron vient de la gauche libérale libertaire. Comme tant d’autres de ses camarades, il croit que la liberté et les droits individuels sont les valeurs cardinales de notre monde moderne. L’autorité, la règle, la famille, les frontières, la nation sont pour lui des mots barbares, dont il faut déconstruire — entendez détruire — les derniers vestiges.
Cette idéologie n’a rien de nouveau. C’était celle du SOS Racisme des années Mitterrand, de Terra Nova, de Christiane Taubira et de François Hollande. Elle règne dans les sphères du pouvoir de gauche depuis trente ans. C’est elle qui a détruit l’école de la République. C’est elle qui a nourri le communautarisme. C’est elle qui a désarmé la nation face au terrorisme et à l’islamisme. C’est elle qui veut arracher chaque homme et chaque femme à ses racines. Elle imbibe tant les esprits des bien-pensants qu’ils ne se rendent plus compte qu’elle existe: ces gens-là déconstruisent comme ils respirent.
Depuis des années, ils s’efforcent de tordre le visage de la France pour la faire ressembler à leur sinistre utopie: un monde de consommateurs nomades et interchangeables, un monde sans ancrage, sans histoire, sans limites. Et c’est vers ce monde hors-sol qu’Emmanuel Macron veut conduire la France. Il affirme avec un sourire glaçant qu’« il n’y apos une culturufrançaise » ou que « l’art français, [il ne l’a]jamai$ vu ». Tout son programme est là, dans ces phrases qui sonnent comme une guillotine pour notre identité nationale.
La France d’Emmanuel Macron, si nous pouvons encore l’appeler la France, nous la voyons d’ici. Elle s’ouvre à toutes les migrations et à toutes les revendications. Elle se repent de toute son histoire, de toutes ses actions, de tout son héritage. Elle se soumet à toutes les multinationales, à toutes les places financières, à tous les vents commerciaux. Elle s’écrase devant la liberté des délinquants, des islamistes et des terroristes. Face à cette volonté de rompre définitivement avec notre continuité historique, la France mérite notre résistance.
Oui, contre ce projet qui incarne tout ce que les Français ne supportent plus, l’élection présidentielle doit être un vote de résistance. Un vote de résistance pour retrouver la fierté de notre histoire et de notre culture. Pour remettre de l’ordre dans le chaos ambiant qui fracture notre société. Pour combattre l’islam politique et imposer à tous le respect de la loi et de la France. Cette résistance, seule notre famille politique en est capable. Jamais la France n’a eu autant besoin de la droite; jamais la droite n’a été autant en péril. Tel est le véri table enjeu de cette élection présidentielle, bien au-delà du triste feuilleton médiatico-judiciaire auquel nous assistons ces dernières semaines. Notre génération a une responsabilité histo rique. Ne laissons pas cette caste destructrice voler, une nouvelle fois, son destin à la France.
• Laurent Wauquiez