C'est une tendance qui s'affirme : après avoir conquis la mode, la customisation s'immisce dans le secteur du funéraire, notamment en ce qui concerne la présentation du cercueil.
Si le bois et le métal demeurent des valeurs sûres, l'émergence de l'aggloméré et du carton ont pour visée de faciliter la personnalisation de la bière en fonction des passions du défunt ( voir notre article sur le cercueil en Légo). Paysages tropicaux, vues du ciel, prairies ou photos personnelles ont complété une palette de couleurs variées, sur des surfaces qu'il est possible de crayonner, pour apporter sa patte personnelle, son dernier hommage écrit ou dessiné.
Le cercueil en ardoise s'inscrit dans cette mouvance, qui trouve progressivement sa place parmi les services proposés par les pompes funèbres comme par les fabricants.
Le principe est simple : il s'agit de coller sur le couvercle et les parois d'un coffre en bois un habillage d'ardoise vinyle adapté qui agrémente le matériau brut d'un élégant vêtement noir opaque. Complété par des craies, une éponge et un marqueur blanc indélébile (vivement recommandé en cas d' inhumation principalement, afin d'éviter que les tracés ne s'effacent avec les intempéries), ce support peut ensuite être inscrit de citations, de mots d'adieux, de souvenirs, de dessins ...
Adaptée aux mises en terre comme aux crémations, déclinable en urne ou en cierge, la formule fait des émules, aussi bien pour les obsèques religieuses que dans le cadre d'un cérémonial civil.
En effet ce type de funérailles tend à se généraliser ; or il ne repose sur aucun symbole mystique, aucun rituel liturgique. En conséquence le cercueil devient l'élément central du protocole. Le recours à l'ardoise permet de conclure le service funèbre sur une communion, chacune des personnes présentées étant invitée à inscrire ses adieux et ses ressentis sur la surface du catafalque.
La démarche n'est pas négligeable, car elle implique les participants, de manière concrète, les amenant à exprimer leurs émotions, laisser une trace, faire leurs adieux sans pour autant que les mots, les impressions se perdent.
Le geste fait partie du processus de deuil, s'inscrit dans la lente acceptation de la mort, permet de mettre des mots sur le chagrin tout en formulant son attachement à la personne disparue et cela de manière puissante, en l'habillant de ses paroles écrites, ce qui est à la fois très poétique, original et émotionnellement fort.
Vous aimeriez que votre dernière demeure soit un cercueil ardoise ? Peut-être pouvez-vous en parler à vos proches. Sinon, l'anticiper directement par le biais d'une convention obsèques.