J’ai sans doute fait comme d’innombrables lecteurs avant moi en refermant Les vies multiples d’Amory Clay: j’ai cherché des traces de son existence sur Google. Convaincue d’avoir affaire à la biographie romancée d’une vraie photographe née le 7 mars 1908 et décédée (de sa propre main) le 23 juin 1983, tel qu’il en est fait mention à la fin du livre. Photos à l’appui du texte. Le tout à la première personne, ce qui renforce l’illusion de véracité.
William Boyd que j’avais découvert et apprécié avec L’attente de l’aube, signe ici une œuvre originale dans laquelle la fiction devient plus réelle que la réalité. Plus on avance dans le récit et plus on y croit.
![Du plaisir de se faire embobiner Du plaisir de se faire embobiner](http://media.paperblog.fr/i/833/8337586/plaisir-faire-embobiner-L-bu4m5K.jpeg)
Mais c’est surtout le cheminement intérieur du personnage qui séduit, son caractère décidé, son courage, son authenticité. On s’attache rapidement à cette femme plus vraie que nature et j’imagine que je voudrai longtemps continuer à croire à son existence.
La magie de la fiction opère grâce à ce ton posé, à ce rythme lent, à ce style familier de quelqu’un qui se raconte, en toute simplicité, sans grandes envolées lyriques. Quelle efficacité! Si jamais le récit ne nous fait battre le cœur à tout rompre, jamais non plus il ne nous lasse.
Ce deuxième séjour dans l’univers de William Boyd présage une longue fréquentation.
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William Boyd, Les vies multiples d’Amory Clay, Seuil, 2015, 415 pages