Magazine Société
La droite la plus bête du monde semble également empreinte de vieilles références vichyssoises aux relents nauséeux. Veine est vide ; dit « Vichy », comme dirait un empereur habité par ces arts (du calembour).
Le Titanic des Républicains vogue en eaux troubles avant que d’aller se fracasser sur l’iceberg du scrutin universel !
Le parti de Fillon a publié, vendredi 10 mars, un tweet qui représentait son ennemi désormais n° 1, Emmanuel Macron, sous des traits complètement inspirés de l’iconographie antisémite qui fit les beaux jours des années 30 !
Affublé d’un nez crochu, découpant un gros cigare rotschildien par un coup de faucille, coiffé d’un chapeau haut de forme, le chef du mouvement «En marche » apparaît comme le héraut du complot judéo-capitaliste.
La fameuse thèse du complot juif (on peut y associer les francs-maçons) ressort du bois, en loup malsain et surtout vengeur. De Gaulle peut se retourner dans sa tombe !
Les réactions d’indignation n’ont pas tardé et Bernard Accoyer, secrétaire général du parti, s’est confondu en excuses et a retiré le tweet. La caricature s’est alors transformée en photo du candidat accompagnée du message : "Pour éviter toutes polémiques inutiles, nous retirons notre dernier visuel. En aucune manière nous n’avons voulu heurter par la caricature."
On comptait aboyer et finalement c’est « bonté Accoyer » avec, il me semble, un certain parfum d’hypocrisie. Car l’intention était là : présenter Macron comme le banquier Juif, riche, influent, à même de manipuler ses contemporains pour arriver à ses fins.
C’est qu’il en fait des jaloux le jeune Emmanuel ! Il fait même des ans vieux pour le père Fillon, en peine à se redorer un blason et qui erre sous un vêtement mat, lassé. Il suscite bien du vinaigre tant on voit l'aigri zoner chez Les Républicains. Il irrite par cette aisance à rassembler des personnalités de tous horizons. Il fédère des énergies à l’origine antagonistes et fabrique un attelage improbable dans le paysage politique français. Jugez plutôt. Jean Arthuis, Renaud Dutreil (qui fait partie du premier cercle politique) et Serge Lepeltier, chiraquiens dans l’âme, ont rejoint l’homme en marche. Plus étonnant encore : Alain Madelin, fervent apôtre du libéralisme et père de la retraite par capitalisation se retrouve avec Robert Hue, communiste bon teint, mais qui ne croit visiblement plus au grand soir. Dis-moi Céline, Il n’est pourtant pas loin le mythe du fameux trois-mâts révolutionnaire que Hue gaufrait de dithyrambes. Le mythe s’est « faucillisée » à force de moins bien Marchais. Du mât de l’un se sert Macron pour se faire hune où rit aubaine efficiente (Hue nourri au bénéfice y hante). Récemment, Delanoë, piétinant la rose déjà bien flétrie, a rallié le panache blanc de Macron et déjà certains socialistes en veulent à l’âne avare…de gratitudes. Et oui, l’ancien Maire de Paris, ne se voulant pas père de marris, a quitté la nef rose pour épouser la cause macroniste et faire ainsi barrage au front national. Car bien plus que son programme « en Marche », Emmanuel pourrait jouer la sirène pour attraper dans ses eaux disséminées (et non dans ses odyssées minés) quelques gros poissons de Hollande qui trouve le pays bas en Hamon comme en naval, en parlant du danger Marine. Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense (y compris navale), est d’ailleurs en discussion avec le candidat de la marche en avant qui se fait hussard doux (hue, Sardou !) pour l’accueillir sur le toit de sa campagne ! D’autres poids lourds de Solferino pourraient être tentés par le grand saut dans le macronisme ambiant, sans Valls hésitation, avec Le Foll espoir de sauver leur tête quand se barre tôt l’aune des futurs désirables… Macron serait alors à la tête d’une armée hétéroclite, de bric et de broc, de braquets, de break, de bras qui débraient, d'abracadabra, avec une meilleure chance de terrasser la Marine mais aussi l’incertitude d’une future gouvernance ballottée au gré des vents de droite comme de gauche.
A moins qu’il nous prouve, enfin, que notre beau pays est capable de se diriger au centre ! A suivre...